Test par Jeremy Marie
361° Flame ST (170€)
Introduction
La Flame ST est le premier modèle de la marque chinoise que je teste. Positionnée dans la gamme “Racing” de la marque, elle y est accompagnée de la Flame RS (test RTR), qui se veut un peu plus dynamique encore avec sa plaque carbone, et surtout de la Furious Future, déjà testée par mes collègues (Test) et dont mon test en français va suivre.
Assez peu connue du grand public, la marque se fraye doucement un chemin avec une offre trail assez complète, et surtout une gamme route portée par la médaille de bronze acquise au marathon de Tokyo en 2020.
La Flame ST se veut être un modèle certes “ de course”, mais surtout polyvalent, à même d’accompagner le coureur pendant ses séances d'entraînement )- plutôt rythmées nous le verrons - jusqu’au jour de la course pour ceux qui ne voudraient, ou ne pourraient, multiplier les modèles.
Pour:
Chaussant très léger, doux et avec un bon maintien
Amorti très réactif, chaussure très dynamique.
La plaque en fibre de verre reste flexible et offre beaucoup de renvoi, sans devoir trop “rentrer dedans”.
Légère, stable.
Semelle externe qui a du grip, et durable…
Contre:
…si l’on attaque du médio ou de l’avant-pied: peu de gomme au talon.
La semelle externe claque beaucoup au sol, est bruyante et raffermit encore le ressenti.
Taillent très grand, prendre ½ pointure de moins que la taille habituelle
Attention aux cailloux dans la cavité de la semelle.
Statistiques
Poids de l’exemplaire testé: 245g (44)
Stack : 32 mm talon / 24 mm meta ( drop 8mm)
170€ Disponible
Tous les tests RTR ICI
Premières impression, chaussant, empeigne
Première chose sur laquelle j’insiste: ces chaussures taillent grand, et il faut impérativement prendre 1⁄2 pointure de moins que votre taille habituelle. Cette recommandation passée, on peut maintenant s’intéresser à la Flame ST.
Sorties de leur boîte, les chaussures donnent une sensation de légèreté en main, secondée par leur allure plutôt svelte et élancée. Reçues en rouge, le look est racé et on sent immédiatement que c’est une paire plus faite pour assurer sur des grosses séances de tempo ou de piste que pour des footings de récupération.
La tige en mono-mesh tissée est plutôt fine, sans excès, et propose déjà pas mal de support grâce à son bon ajustement. Les renforts externes aux couleurs du logo de la marque, plus rigides, apportent encore un peu plus de structure sur l’extérieur du pied.
Largement perforée, l’empeigne est très respirante, aérée. Idéal pour les journées chaudes, on sent l’air caresser le pied et évacuer l’humidité…il faudra toutefois prévoir une chaussette un peu plus épaisse en hiver pour protéger un peu les orteils du froid.
Le bon maintien au niveau du coup de pied est aussi dû à la languette, qui ne présente pourtant a priori aucun raffinement particulier: pas de construction en gousset ni d'intégration à la tige, sa construction est très classique, et parfaitement exécutée: elle ne glisse pas, reste bien en place et répartit bien la pression des lacets sur tout le coup de pied, le protégeant des points de pression. Simple et efficace.
Au niveau du talon, on retrouve la même philosophie: la base du talon est rigide, avec une coupe moyennement large, tandis que la partie plus haute est flexible, et possède des petits coussinets doublés en microfibre à l’intérieur, de part et d’autre du tendon d’Achille. Le revêtement de la doublure “accroche” bien aux chaussettes, et le rembourrage vient caler le talon dans la coque pour un maintien sans faille et confortable.
Le collier de pied, sur lequel l’empeigne extérieure est cousue, est prolongé par le même tissu que l’on retrouve à l’intérieur, assez doux. Cela permet un contact très souple avec le pied, qui se retrouve protégé de cette couture. Cela permet aussi de s’adapter à différentes morphologies.
J’ai beaucoup apprécié toute cette partie de la tige des Flame ST: le pied est confortablement maintenu, sans pression inutile, avec un laçage très facile à trouver.
A l’avant, la toebox est assez spacieuse, si bien que l’on garde une belle liberté de mouvement pour les orteils, que ce soit pour les laisser “respirer”, mais aussi un peu travailler lors de la poussée, s’étendre. Le contraste avec le reste de la chaussure, au maintien très sûr, est presque saisissant, mais le résultat final est très agréable. Une réussite.
Semelle intermédiaire
Les deux couches de mousse PEBA Quikflame renferment une plaque QuikSpine FTP en fibre de verre. FTP pour “Flexible Transfer Plate”: on s’attend donc à une aide à la propulsion de la plaque, mais qui doit rester flexible, pour accompagner la foulée plutôt que de la guider totalement comme ce que l 'on retrouve souvent avec les plaques carbone. L’idée étant de rendre la chaussure un peu plus abordable, de conserver de la flexibilité.
La mousse est assez ferme, c’est sensible à la pression du pouce, et aussi lors des premiers pas avec la chaussure: le pied reste bien droit, la mousse se compresse assez peu mais le retour d’énergie est déjà sensible. On retrouve un peu les sensations de la mousse de PWRRUN Pb de Saucony, pour citer une marque plus répandue, mais dans une version plus ferme ici.
La première impression qui ressort est la stabilité. Que ce soit grâce à la plateforme de bonne largeur, la fermeté de la mousse qui reste assez consistante, ne s’affaisse pas, et la plaque en fibre de verre qui apporte de la rigidité en torsion, la Flame ST est définitivement un modèle de conception neutre, mais néanmoins très stable. De bonne augure pour les courses par exemple où la foulée se dégrade un peu au fil des kilomètres.
Le profil incurvé à l’avant facilite une transition déjà assez efficace et naturelle entre le médio-pied et la poussée finale. Si cela convient bien à ma foulée, je dois avouer que la chaussure demande du rythme pour s’exprimer pleinement. C’est sûrement une conséquence de la fermeté de la mousse, qu’il faut un peu compresser pour bénéficier du rebond, voire de la plaque QuikSpine malgré sa conception moins rigide qu’en carbone. En allure plus souple, j’ai trouvé que l’on perdait cette transition rapide vers l’avant et ce rebond.
Dans les faits, rien d’étonnant: le modèle fait partie de la gamme racing, c’est cohérent.
On retrouve une profonde encoche longitudinale qui expose la plaque en fibre de verre. Cela permet à la fois un gain de poids, et à la mousse périphérique de pouvoir se déformer un peu plus sur cette zone, en plus de facilité la flexion.
Semelle externe
Composée de gomme RPU, la semelle externe recouvre entièrement le tiers avant de la chaussure, et est juste présente sous la forme de deux inserts au niveau du talon. Toute la zone médiane expose la semelle intermédiaire, sans que je n’y constate d’usure ou de marques particulières après 60kms.
Cette gomme est très efficace sur la route, sèche ou humide, et offre une traction rassurante malgré son apparente rigidité.
Ce dernier aspect se ressent plus en course: la Flame ST est une chaussure bruyante, qui claque au sol, un peu comme les semelles Continental des Adidas (je pense aux Adios 6 en particulier).
Et tout comme la semelle de l’équipementier allemand, cette gomme RPU vient ajouter une touche de rigidité supplémentaire à la plateforme de la Flame ST, alors qu’elle n’en avait pas réellement besoin.
Bonne nouvelle néanmoins, j’ai trouvé que la semelle gagnait un peu en souplesse après quelques sorties, et devenait plus agréable, comme souvent avec ce type de caoutchouc.
Autre avantage, la durée de vie devrait être excellente si l’on se réfère aux matériaux similaires. Ma paire ne présente aucune trace d’usure avec mon kilométrage actuel, soit une soixantaine de kilomètres.
L’accroche est sécurisante, et finalement l’implantation de la semelle externe met en évidence le type de foulée qui tirera le plus de bénéfices de la Flame ST, au risque de perdre un peu en polyvalence.
Expérience de course, conclusion
C’est un modèle qui demande définitivement du rythme pour se révéler. Ayant un penchant pour les semelles plus fermes, j’ai beaucoup apprécié la Flame ST pour les différentes séances courues avec. Des intervalles courts type 1’/1’, des séances de tempo long à des allures semi-marathon, toutes les séances qui demandent de l’engagement trouveront…chaussures à leur pied.
La fermeté de la semelle et son retour d’énergie combiné à la plaque, lorsqu’on la sollicite, le poids contenu, font que la Flame ST “court léger et donne envie de toujours envoyer un peu plus. Le modèle est très dynamique, mais en conservant un ressenti assez naturel grâce à la flexibilité toujours présente…quand on donne du rythme.
Aux allures plus cool, en récupération, le tableau est forcément moins élogieux, et on sent bien que ce n’est pas un modèle fait pour ça. La Deviate Nitro 2 de Puma sera par exemple plus polyvalente encore: un peu moins dynamique, mais plus agréable aux allures moins soutenues.
Cela dit, il n’y a pas tromperie ici: la Flame ST est vendue comme une chaussure de course, adaptée aux séances d’intervalles, et que j’utiliserai sans souci aussi sur semi-marathon.
La durabilité me semble excellente si bien que l’on pourra sans souci l’utiliser sur ses entraînements et ses courses sans risquer l’usure prématurée. Cela permet de compenser un peu un tarif assez élevé pour une marque encore peu reconnue, mais qui offre ici une proposition très intéressante.
Un bon modèle à presque tout faire en somme, que l’on pourra seconder d’une chaussure plus moelleuse pour l’endurance.
Score: 9 / 10
Sensation de course (50 %) : 9
Ajustement (30 %) : 9,5
Rapport qualité-prix (15 %) : 8
Style (5%) : 9
Score de fun
😊😊😊😊
Comparaisons
Lien vers les test RTR: ICI
PUMA Deviate Nitro 2 (Test RTR)
Le modèle de Puma sera encore un peu plus polyvalent, surtout sur les allures plus lente. Moins exigeante en termes d'engagement à apporter pour profiter de la chaussure, la mousse Nitro est plus moelleuse, et la tige plus épaisse de la Deviate lui donne presque un aspect daily trainer. Finalement, ces chaussures pourraient presque être complémentaires, avec la Flame ST qui viendrait compléter le haut du spectre des allures, ou assurer lors des jours de course.
Craft Pro Endur Distance(Test RTR)
Un de mes modèles coups de cœur, que la Flame ST ne parvient pas à déloger. La Craft passe partout, y compris sur les sentiers, est plus amortie et je trouve que le compromis de moelleux/fermeté y est mieux ajusté, ou du moins plus à mon goût. Moins exigeante, la Craft sera peut-être un peu moins efficace sur les allures élevées, mais cela se joue à la marge, et vu le gain en confort sur la suédoise, il devient difficile de préférer la Flame ST.
Adidas Adios 6/7 (test RTR)
Je n’ai pas pu tester la dernière version des Adios (la Adios 8, testée ici) qui a troqué la couche de mousse Lightstrike par sa nouvelle version, mais il semble que l’on reste dans la veine des 6 et 7.
Je passerai sur la 7 qui m’avait littéralement fait saigner les pieds à cause d’insert particulièrement mal fichus. La Flame ST reste bien plus agréable au pied que la Adios 6, avec une empeigne plus confortable - et vu les nouveautés sur la 8 je pense que la remarque est toujours valide.
La couche d'amorti est aussi plus généreuse, et la Flame ST est plus polyvalente que la Adios 6 et ses petites sœurs, sans perdre en efficacité.
Tous les tests RTR ICI
Flame ST et modele carbone Flame RS disponible chez 361 Europe ICI
Jeremy: Paris, France.
44 ans, Coureur depuis 2013, avec pas mal de trails de tous formats, de 30kms à 160kms. Peu intéressé par les chronos, ma seule vraie référence sur route est 36´25 sur 10kms et non officiel en marathon solo de 2:54. Borneur compulsif (70-120kms par semaine), je suis passé progressivement vers le triathlon depuis 2 ans pour varier un peu les plaisirs.
Les produits testés ont été envoyés gratuitement par 361 à des fins de tests, sans aucune contrepartie. Le test reflète l’avis objectif du testeur.
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