Test des ON Cloudflow 4 (French)

Test par Jeremy Marie

ON CloudFlow 4 (170€)

Introduction

La CloudFlow 4 est la chaussure d'entraînement légère de On. Ce n’est pas une catégorie évidente à gérer pour une marque, car elle demande de trouver le juste milieu entre une chaussure assez rapide pour les sorties “tempo”, les fractionnés, et un amorti suffisant pour les sorties longues, celles en endurance, et surtout pouvoir enchaîner les sorties sans trop de dégâts musculaires.

Et c'est exactement la façon dont On a commercialisé la Cloudflow depuis sa création : une chaussure légère et polyvalente, à l’amorti modéré, adaptée aux courses plus rapides. 

La Cloudflow est l'un des modèles phares de On. La marque suisse a donc particulièrement soigné cette version.

Toutes les technologies habituelles de la marque suisse sont présentes : la " super mousse " Helion (qui n'est en fait pas une " mousse super (critique) " comme le veut la norme actuelle), le Cloudtec, ces fameux Cloud, et une Speedboard en forme de cuillère - une plaque TPU flexible qui a également fait autant de bien que de mal à certains modèles On par le passé.

Cette quatrième version, la plus légère de la lignée, promet un peu plus d'amorti et de moelleux, tout en conservant son caractère propulsif grâce au profil incurvé et à la plaque Speedboard.

Pour:

• Le look!

• L’ajustement est excellent, le pied est bien maintenu, en douceur

• Lacets efficaces malgré leur finesse

• Excellente respirabilité

• Dynamique en restant confortable

• Les canaux fermés des Clouds minimisent les soucis de cailloux coincés

• Remplit parfaitement son rôle de chaussure légère à tout faire.

Contre:

• Sa belle robe sera vite salie

• Usure de la semelle externe

• Hausse de prix

Statistiques

Poids: 235g (officiel, pointure 42.5)    

Poids de l’exemplaire testé: 260 g (44.5)

Stack : 31mm talon / 23mm meta ( drop 8 mm) 

170€ Disponible

Premières impression, chaussant, empeigne

Jeremy: J’ai l’impression de me répéter, mais mes premières impressions sur les chaussures On sont toujours les mêmes. Ou peut-être suis-je tout simplement fan de leur design. Leurs modèles sortent toujours du lot, avec des choix de couleurs, de tissage, qui leur donne un aspect à la fois classe et empreint de sobriété.

La tige plutôt claire est comme balayée de fils jaune, le tout restant très léger, et l’ensemble est juste relevé par la doublure orange. C’est sobre et l’on se dit rapidement que l’on aura un peu de peine à salir ce bel objet.

La tige, justement, est l’une des nouveautés de cette 4eme version. Elle utilise la même technique que sur la Cloudboom Echo 3, avec un mesh tissé assez fin, sans toutefois atteindre la finesse de celui présent sur le modèle compétition de la marque suisse.

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La fine languette est attachée sur les côtés (“en gousset”) par une sorte de chaussette internet très fine, faite en polyester 100% recyclé. Cet insert court jusqu’à l’avant du pied, donnant une construction en deux couches qui restent à la fine et très aérée. Cela n’affecte en rien l’excellente respirabilité de l’empeigne, et la languette perforée reste parfaitement en place.

La languette est globalement fine, avec une simple surépaisseur au milieu afin de limiter la pression des lacets sur le coup de pied.

Ces derniers sont fins, et plats, mais restent parfaitement noués et coulissent facilement dans les œillets. Ils sont de plus légèrement élastiques, si bien que trouver le bon réglage - et le conserver- est rapide.

A l’avant, le second œillet est remplacé par une boucle qui permet d’avoir un peu plus de latitude et permet de s’adapter à différentes largeurs de pied, tout en s'accommodant du léger gonflement qui arrive fatalement sur les sorties plus longues. 

L’ensemble est simple et efficace.

La toe box est d’une largeur standard de nos jours, où les marques ont globalement élargi cette partie là. On a donc un peu de place, sans excès.

Cela vient parachever un fit très agréable sur toute la partie avant, confortable grâce à la double couche, avec un bon maintien et de la place pour les orteils.

Mon pied un peu large et mon coup de pied un peu haut trouvent parfaitement leurs aises dans la Cloudflow 4. 

L’arrière de la chaussure a lui aussi été revu et est un peu plus molletonné. On retrouve une épaisseur constante de mousse sous la doublure orange qui protège bien le talon et le tendon d'achille du contrefort semi-rigide. 

Le maintien est excellent, le talon ne remonte pas et ne glisse pas, l’ajustement est bon.

Peut-être que les personnes avec un talon très étroit pourraient le trouver un peu trop lâche, auquel cas l’utilisation du dernier œillet de laçage pourrait y remédier.

La malléole est bien dégagée et le collier de pied ne vient jamais frotter contre.

EN comparant avec la CloudGo, ou la Cloudrunner, d’autres modèles On que j’ai pu essayés, on peut considérer que le fit de la Cloudflow est une version un peu épurée, plus proche du pied, allégée, sans aller jusqu’à ce que propose les Cloudboom Echo 2 (test RTR) ou Echo 3 (Test RTR anglais, la version française arrive!) et leur fit “racing”.

Semelle intermédiaire.

Jeremy: La semelle intermédiaire est composée de mousse Helion, comme de coutume chez On, qui la décline avec des duretés/épaisseurs différentes en fonction des modèles.

La couche d’amorti de la CloudFlow 4 utilise la technologie CloudTec de la marque suisse.

On retrouve donc les emblématiques Clouds, ces “poches” qui se déforment à l’impact en apportant en théorie plus d’amorti que la seule couche de mousse, que l’on retrouve au-dessus.

La mousse est présente en densités différentes, avec la couche supérieure (la jaune) un peu plus ferme que la mousse blanche utilisée pour les Clouds et leur base. Cela joue un rôle important dans le ressenti assez dynamique de la chaussure.

La plaque Speedboard en TPU, flexible, est coincée entre ces deux couches, et ne vient pas 

rendre l’ensemble trop rigide, ni transmettre trop les impacts du sol contrairement à ce que j’avais pu expérimenter sur la première Cloudultra par exemple, ou même la Cloudrunner que j’avais assez peu appréciée.

On sent ici un effort pour assouplir l’amorti, tout en gardant cette teinte assez ferme, réactive. Plus que dans la Cloudgo par exemple.

L’épaisseur de semelle annoncée est proche de la version précédente, et le drop passe 6 à 8mm. Pourtant, la semelle semble plus épaisse, et est définitivement moins ferme que le souvenir que j’ai de la première Cloudflow.

C’est une tendance que l’on retrouve sur la plupart des modèles récents de On - ce que je trouve très bien ! Leur modèles ont souvent été critiqués pour leur fermeté parfois excessive en dépit de la comm’ orientée “moelleux” grâce aux Clouds (“courir sur des nuages”!).

Là on arrive clairement dans un mix plutôt réussi “d’amorti ferme mais confortable”.

Un des changements majeurs est visible côté semelle externe, où les canaux séparant les Clouds sont maintenant fermés, tout comme l’encoche de flexion qui traverse la semelle du talon aux orteils. 

Plus d’amorti, moins de risques d’y coincer des cailloux. C’est un changement positif.

Sur le modèle précédent, on voyait clairement la plaque Speedboard le long de cette encoche. C’était autant de matière en moins pour l’amorti. Là, on a plus de mousse à compresser lors de l’appui, et donc…plus d’amorti.

La plaque Speedboard est l’un des marqueurs de On, et elle participe grandement au dynamisme de la chaussure. Elle a pu,  par le passé, rendre certains modèles trop fermes, trop “tapants”...mais On semble avoir bien réglé son ensemble mousse/plaque sur les modèles récents.

Compte tenu de la géométrie de la semelle, avec une courbure assez prononcée, je trouve le drop de 8mm assez peu sensible. Je cours généralement avec des drop entre 0 et 6mm, mais je dois avouer y être assez peu sensible, tant les géométries des semelles parviennent à assurer un bon déroulé du pied, en particulier sur le tiers avant où l’on retrouve souvent une belle courbure permettant de fluidifier la prise d’appui et la propulsion.

Ma foulée médio/avant-pied se marie bien avec la flexibilité de la Cloudflow et la pointe assez relevée. La Speedboard flexible et les encoches entre les Cloud assurent une belle souplesse de la semelle, tout en restant stable. 

Semelle externe

Jeremy: Je l’ai déjà évoqué, mais la semelle externe sera moins sujette à coincer des cailloux grâce au remplissage des différentes encoches, moins marquées que par le passé.

En dehors de cela, on retrouve une semelle externe assez classique de chez On, avec de la gomme sur les points d’impacts identifiés, et toute la zone centrale où la mousse est exposée.

Le profil des crampons est assez bas, mais combiné au matériau choisi, on obtient une excellente accroche y compris sur bitume humide, malgré une surface de contact forcément réduite.

Mes quelques incursions en dehors des sentiers battus, sur des chemins forestiers “propres” se sont faites sans heurts. 

Je ne m'avance pas trop sur la durabilité des crampons et de la gomme. Le léger profil des crampons s’est légèrement usé après 70kms. 

Expérience de course, conclusion

Jeremy: Tout simplement agréable, fun. C’est le sentiment principal que me laisse cette Cloudllow 4. Globalement, l'ensemble des éléments de la chaussure me renvoient la même impression: elle est confortable, ajustée, mais aussi dynamique et avec du répondant. Simple (mais pas simpliste!) et efficace, depuis l’empeigne jusqu’à la semelle.

La tendance est plutôt aux mousse plus moelleuse, avec beaucoup de rebond et une grosse épaisseur, au détriment parfois de la stabilité, ce qui demande d’ajouter des éléments en plus pour compenser…mais ce retour à un modèle dynamique, réactif avec un stack raisonnable de 31/23 a un côté presque rafraîchissant. C’est le même genre de simplicité que l’on peut retrouver sur une Kinvara, ou une Adidas SL20 par exemple.

Leur galop d’essai s’est fait sur une session assez dure (2’ à une allure VO2Max avec 1’ de récup  au seuil 1) et elles ont dépassé mes espérances. Aucun souci à envoyer de bonnes allures, ni à relancer. 

On est pas dans le même ressenti que sur des Supershoes type Vaporfly ou Cloudboom Echo 3, mais elles remplissent parfaitement leur rôle de “chaussure d’entrainement rapide”. 

Le profil incurvé et la plaque Speedboard donnent un petit surcroît de propulsion assez appréciable, sans que cela ne se fasse au détriment des sorties plus cool en Z2. Ici, la stabilité apportée par la plaque et la mousse pas trop molle permettent d’enchainer les kilomètres sans que la foulée ne s'affaisse de trop, avec toujours cette touche de répondant que je trouve bienvenue.

J’ai donc un peu de mal à trouver de réels gros défauts à cette Cloudflow 4. Le poids est raisonnable (260g en 44.5), son spectre d’usage est large et elle pourra donc servir sur de nombreux types de séances, depuis des fractionnés rapides jusqu'à des sorties en endurance, et reste toujours facile à emmener sur ce panel d’allures.

Le fit est à la fois précis, avec un bon maintien du pied, et confortable grâce à un choix de matériaux de qualité

Finalement son principal problème viendra des modèles concurrents qui ne manquent pas dans cette catégorie des chaussures d’entrainement légères, qui sont souvent proposée à un tarif un peu moins élevé. Mais peu arrivent à combiner l’ensemble des qualités de la Cloudflow 4, et clairement aucune n’a un look comparable à la suissesse.

Score: 9.05 10

Score de fun

😊😊😊😊😊

Comparaisons

Lien vers les test RTR: ICI 

On Cloudgo (Test RTR)

Jeremy: La Cloudflow 4 complète parfaitement la Cloudgo, étant son pendant plus dynamique. Le stack de la CloudGo est annoncé comme inférieur, mais elle me semble plus amortie, plus souple La Cloudflow pourra la relayer sur les séances rapides, ou les courses jusqu’au semi-marathon, là où  Cloudgo montre ses limites. Gardez la Cloudgo pour les footings souples, les sorties de récupération ou même les petits tempo, et accompagnez la de la Cloudflow 4 pour les courses ou les séances de fractionné.

Adidas Adios 6/8 (Test RTR Adios 6)

Jeremy: L'Adios 6 que j'ai testée est un peu ancienne maintenant, mais l'Adios 8 actuelle est plus ou moins la même chaussure, plus légère et tombe dans la même catégorie de chaussure d'entraînement légère que la Cloudflow.

J'avais beaucoup apprécié l'Adios 6 à l'époque, et la comparaison avec la Cloudflow 4 n'est pas facile. Je dirai que les Adios sont plus dynamiques, plus agressives, plus orientées courses que la Cloudflow..mais elles perdent du coup en polyvalence, et en confort. En termes de polyvalence et de spectre d’utilisation, je prendrai une paire de Cloudflow sans hésiter.

Puma Deviate Nitro 2 (Test RTR)

Jeremy: La Deviate Nitro a été un véritable coup de cœur pour moi - et elle fait d'ailleurs toujours partie de ma rotation (elles sont sur mon lieu de travail, car elles me permettent de tout faire: footing, fractionnés longs, courts, piste…). Elle est tellement polyvalente que je sais que je peux l'utiliser quel que soit le programme de la séance de course. La Cloudflow est plus…raffinée je dirai, plus légère, avec un meilleur ajustement qui repose moins sur l’épaisseur de rembourrage pour assurer un bon maintien.

La Deviate est peut-être un peu plus vive, car sa plaque et sa mousse Nitro Elite proposent un ensemble vraiment excellent, et sa semelle extérieure est l'une des meilleures du marché. La Cloudflow 4 est plus ferme, avec une quantité d’amorti comparable…mais la Deviate Nitro 2 a ma préférence. 

Lien vers tous les tests RTR: ICI

Profil Tester

44 ans, Coureur depuis 2013, avec pas mal de trails de tous formats, de 30kms à 160kms: TDS, Maxi-Race, “100 miles du Sud”, 90 kms du Mt Blanc, GRP 120 kms, Saintelyon 45 kms, Ecotrail Paris 45 km. Peu intéressé par les chronos, ma seule vraie référence sur route est 36´25 sur 10kms et non officiel en marathon solo de 2:54. Borneur compulsif (70-120kms par semaine), je suis passé progressivement vers le triathlon depuis 2 ans pour varier un peu les plaisirs.

Les produits testés ont été envoyés gratuitement par ON à des fins de tests, sans aucune contrepartie. Le test reflète l’avis objectif du testeur.

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