Article par Jeremy Marie
Saucony Triumph 19: du confort et du répondant pour des kilomètres! (€150)
Introduction
Jeremy: Bien que Saucony fasse partie de mes marques favorites pour les chaussures de route, et malgré tout le bien entendu sur la série des Triumph, cette 19ème version de la série est la première dans laquelle je glisse mes pieds. J’ai toujours pensé que les Triumph étaient pour les coureurs à la recherche de plus d’amorti, de confort un peu paresseux mollasson façon gros canapé sans trop de répondant, et ai toujours penché pour sa petite sœur plus étincelante et vivante, la Kinvara.
Je ne saurai donc pas la comparer aux versions précédentes, mais une chose est sûre, cette Triumph 19 m’a montré à quel point je me trompais en pensant que c’était une sorte de grosse berline confortable uniquement faite pour les longs trajets routiers un peu tranquilles. J'aurais dû écouter un de mes amis qui vantait les mérites des itérations précédentes!
En grandissant - bon OK, en vieillissant- je commence à être un peu moins sectaire sur le type de chaussure et apprécie de plus en plus un petit surplus de confort et d’amorti, bref des chaussures un peu plus faciles. Et j’ai pu voir que les T19 répondaient parfaitement à cette envie, sans pour autant être une charentaise.
Pour:
Excellente finition, confortable et respirante.
Un ajustement parfait et une tenue du même acabit, avec une toe-box spacieuse
Les lacets élastiques sont excellents, assurant à la fois maintien et un confort évolutif au fil des sorties - avec en plus 2 paires de couleurs différentes livrées!
Amorti confortable pour les longues sorties, qui garde beaucoup de dynamisme rendant la chaussure parfaite pour les allures marathon/semi-marathon à l'entraînement.
Réduction de poids d’ environ 16g
Cette quantité d’amorti et de confort pour à peine plus de 300g? J’achète!
Contre:
Vraiment pas grand chose à reprocher...Le poids?
Test de la version précédente : ICI
Statistiques:
Poids officiel: hommes: 290g (42EU/US9) / femmes:259g (US8)
Exemplaires:: homme: 315g/305g - 11.11oz/10.75oz (US10.5 - EU44.5, gauche/droite); femmes: 248g droite, 256g gauche (US8)
Hauteur: 32.5mm/24.5mm - drop de 8mm
Disponible July 15, 2021 150€
Durée de test: 100km+
Jeremy MARIE, Français, 40 ans . Cours depuis 2013 en passant rapidement sur les trails, principalement des ultras depuis 2015 : TDS, Maxi-Race, “100 miles du Sud”, 90kms du Mt Blanc, GRP 120kms, Quelques courses plus courtes et rapides, (Saintelyon 45kms, Ecotrail Paris 45kms…) en mixant toujours course sur route et sentiers ou montagne, sans mettre beaucoup de dossard sur route. Allure pour les sorties cools ~4’45/km - 4’30/km
Premières impressions
Saucony a étendu son motif à damiers en dehors de la série des Endorphin. Même la boîte de cette Triumph en bénéficie, à l’instar de la série star de la marque US. Personnellement, comme je l’ai déjà dit dans mon test de l’Endorphin trail (Avis RTR), je trouve ça très bien.
Sur la Triumph, ce motif se fait toutefois plus discret, et est seulement visible sur la doublure de l’encolure autour de la cheville et du talon, ajoutant une discrète touche de fun à un coloris très...blanc, classique, limite classieux.
Du côté arrière, une bande verticale réfléchissante assurera d’être vu lors des courses nocturnes.
J’aime vraiment beaucoup le look général de cette Triumph 19, discret, élégante (pour une running) un tantinet retro avec quelques touches de couleur bien flashy
Comme pour tous les modèles route de Saucony que j’ai pu chausser, (pas mal de Kinvara depuis la 3ème version, une Mirage, portée disparue depuis), le chaussant est un modèle confort, moelleux, soyeux, doux. C’est probablement dû à une bonne adéquation entre mon pied et le chaussant des Saucony, mais c’est quelque chose qui revient souvent en parlant de la marque américaine, qui a indéniablement un joli savoir faire de ce côté là. J’ai à chaque fois l’impression d’enfiler une paire de chaussons un peu vieille, qui se serait déjà formée à mon pied, avec juste ce qu’il faut de rembourrage pour le confort, mais pas trop pour que ça en devienne écrasant.
Le contrefort de talon rigide, visible avec son discret motif à carreaux, assure un bon maintien en restant confortable grâce à une bonne épaisseur de mousse à l'intérieur.
Saucony est revenu en arrière sur ses essais qui avaient vu naître l’ISOFit, sans grand succès. Cette partie là est dorénavant simplifiée, sans compromettre du tout la tenue du pied. On y gagne en simplicité de conception, en poids, en respirabilité, sans rien n’y perdre en retour.
A l’avant, la toe-box est relativement haute et large, laissant de la place aux orteils pour respirer, bouger, travailler. Je reviendrai sur le mesh plus tard.
La chaussure taille normalement, mon habituel 44.5/10.5US y est parfaitement à son aise, avec ce qu’il me faut de longueur en rab’ à l’avant.
Ce premier contact est très prometteur, avec une chaussure confortable, plutôt légère pour la catégorie et vu la quantité de mousse que l’on trouve sous les pieds, et ne demandent qu’à courir!
L’empeigne
Je n’ai pas couru dans la version 18, mais à en lire les tests, le mesh, et en particulier son manque de respirabilité, faisait partie des défauts récurrents.
Saucony a dû bien écouter les retours des utilisateurs, car toute la partie haute de la Triumph 19 constitue sa principale nouveauté et a été totalement revue. La tige est maintenant composée d’une unique pièce de tissu très fine, souple et bien aérée, depuis le medio-pied jusqu’aux orteils. Sa finesse sur la partie avant est impressionnante et on peut facilement voir au travers grâce à un tissage relativement peu dense.
Doux et particulièrement souple, j’ai du mal à lui trouver des défauts: il y a juste la quantité de matière nécessaire ici pour une chaussure d’entrainement “de long”, sur une partie de la chaussure qui ne demande que peu de support et de maintien. Les orteils en profitent pleinement, que ce soit en hauteur ou en largeur, et ça permet en plus un gain de poids substantiel. Bien que très confortable, la Puma Velocity avec son manchon interne qui allait jusqu’à l’avant-pied montrait que le mieux était parfois l'ennemi du bien, tant il me semblait superflu.
La mise en œuvre de ce type de tissage est bien meilleure et aboutie que la Saucony.
Deux mots sur l’utilisation de matériaux recyclés pour la fabrication de la tige. Saucony n'est pas très loquace sur la quantité recyclée, mais dit simplement, assez discrètement...qu’il y en a.
Bon, soit, c’est toujours mieux que rien.
On voit la couleur de la semelle de propreté à travers le mesh à l’avant-pied
La languette est rattachée sur les côtés de la chaussure pour former un mini manchons, très léger. Peu de chose à dire, c’est léger et fonctionnel, la languette ne bouge pas, et la respirabilité n'est pas compromise.
La languette en elle-même est bien matelassée, et cela fonctionne parfaitement avec les lacets qui doivent être les plus élastiques qu’il m’ait été donné de voir!
Leur forme ronde, leur élasticité et l'épaisseur de la languette permettent d’assurer un excellent maintien du coup de pied sans pression excessive, et qui saura donner un peu d’air au pied quand celui-ci gonflera au fil des kilomètres.
Un insert façon “daim” au niveau des passants de lacets apporte un peu de structure et joue, je pense, un rôle primordial dans la réussite de ce chaussant. Les points d’attache des lacets sont plus rigides, plus “fixes”, sur les côtés du coup de pied, mais toute la partie du dessus conserve de la liberté grâce aux lacets.
Au niveau de la voûte plantaire et sur la face externe, les logos Saucony agissent comme un renfort externe pour apporter un peu de tenue supplémentaire que le tissage aurait eu du mal à assurer seul, secondée par une fine doublure interne micro-perforée (pour ne pas compromettre la respirabilité).
Cela permet d’avoir une partie médiane qui a un peu plus de structure, de tenue, pour assurer un bon maintien du pied, le tout mis en œuvre de façon plutôt simple, élégante et très efficace.
Sur la partie arrière, le contrefort de talon est plutôt costaud et relativement large. Le maintien est assuré par le rembourrage interne et fonctionne plutôt bien pour mon pied. Mais attention, on est vraiment à la limite, il s’en faudrait de peu pour voir le talon bouger un peu trop sur cette partie-là. Je pense qu’une forme un peu plus étroite ici ne compromettrait pas le confort et rassurerait sûrement les coureurs aux talons fins.
En tout état de cause, je n’ai pas eu le moindre souci y compris sur une séance de montées/descentes.
La partie basse du talon, que l’on reconnaît à son motif à carreaux, s'étend assez loin sur les côtés du pied et apporte une touche de stabilité qui sera appréciée sur les sorties les plus longues.
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La conception du chausson de la Triumph 19 poursuit la longue série des Saucony confortables, moelleuses et efficaces que j'ai pu chausser depuis pas mal d’années maintenant.
Cette 19ème itération ne failli pas à la réputation de chausson confortable taillé pour le long des Triumph, et je suis bien en peine à trouver un défaut à relever sur l’empeigne. Léger, apportant du support de façon très discrète, le pied est maintenu tout en ayant encore de la liberté, quelquechose que j’apprécie particulièrement.
Semelle intermédiaire
Saucony décrit la T19 comme ayant “un généreux amorti de mousse TPU PWRRUN+”, doublé d’une couche noire composée de...on ne sait quel type de matériau (mon avis est qu’il s’agit toujours d’Everrun, la mousse utilisée avant chez Saucony pour l’amorti de ses chaussures), et d’une semelle interne confortable. Evidemment avec tout ça, il ne fait aucun doute que la Triumph est taillée pour avaler les kilomètres avec un confort incomparable.
A priori, aucune modification depuis le modèle précédent n'est à signaler du côté de la semelle intermédiaire. On ne change pas une équipe qui gagne….
Le PWRRUN+ est tout sauf une mousse molle, trop moelleuse, qui donnerait un confort “paresseux”. C’est confortable, l’accueil est moelleux, mais pas mou, et on sent une belle densité dès que l’on appuie un peu dessus, que ce soit en marchant, en courant ou en appuyant directement dessus.
Ça correspond pas mal à mes préférences personnelles, à savoir un amorti plutôt réactif, et surtout pas un gros coussin dans lequel on s’enfonce...
Pas de semelle ultra rigide ici, ni de courbure prononcée pour la compenser, ce qui donne une chaussure au profil traditionnel - et il n’y a rien de mal là dedans!
Malgré la hauteur de semelle assez prononcée, la T19 reste plutôt souple avec une flexion marquée au niveau de la tête du métatarse.
Semelle externe
Comme à peu près tous les modèles route de Saucony, la gomme XT-900 est présente en quantité et “fait le job”.
La semelle recouvre la majeure partie de la chaussure, avec deux longues encoches longitudinales qui en plus d”un petit gain de poids, facilitent la flexion de la chaussure et une transition plus fluide lors du déroulé.
Au niveau du médio-pied, une partie rarement exposée au sol, Saucony a volontairement créé un creusement apportant là encore un peu de souplesse supplémentaire, et une reduction de poids encore amplifié par l’absence de gomme.
J’ai peu de chose à reprocher à la semelle externe: le grip est excellent même sur route mouillée, ou sur des chemin stabilisés, et la durabilité est excellente: je n’y vois aucune marque d’usure après un peu plus de 100kms.
Peu de changements entre la version 18 et la 19
Sur la route
Étant habituellement peu enclin à choisir des chaussures épaisses, confortablement amorties, je suis toujours un peu méfiant au moment d’essayer une chaussure du gabarit de la Triumph..
Je n’aime pas particulièrement les chaussures trop moelleuses, parfois presque trop confortables, et préfère avoir un peu de répondant, même pour les sorties les plus longues. Je trouve que cela me permet de mieux maintenir la foulée, de moins m’affaisser.
La série des Triumph est précédée par sa réputation de “limousine” confortable dans laquelle on reste en roue libre, sans forcer pour avaler les kilomètres. Du moins, c’est l’image que j’en avais
Il s’avère que j’étais loin de la vérité, très loin même. Les T19 sont certes des chaussures confortablement amorties, mais elles sont loin d’être molles. Le PWRRUN+ a une touche de fermeté et de dynamisme dès que l’on cherche à appuyer un peu la foulée, ce qui les rend pertinente sur une large gamme d’allures, depuis le footing tranquille, où le confort primera, jusqu’aux séances d’allures plus élevées, type marathon ou marathon ++.
Sans conteste moins efficace que les dernières chaussures hautes perchées sur leur épaisse couche de mousse dernier cri, dopées au carbone et ultra rigide, mais pour l’entrainement, tout cela est-il vraiment nécessaire? Je suis toujours d’avis qu’une chaussure un peu plus traditionnelle, avec de la flexion, permettant au pied de travailler un peu plutôt que d’être contraint, de sentir son pied dérouler et imprimer une poussée finale est le bon choix. Et la Triumph 19 parvient à concilier un amorti confortable avec du dynamisme et de la flexibilité, chose que d’autres trainers de la catégorie ne parviennent pas forcément à faire (NB 1080, Clifton)
Il serait dommage de limiter la Triumph aux footing de récup, ou aux longues séances cool, tant je trouve qu’elle s’exprime au mieux sur les allures intermédiaires, entre la Zone 2 et la Zone 3, type allure marathon et autour. On bénéficie alors pleinement du confort de la chaussure mais aussi de sa réactivité, et de la flexion possible qui permet de bien sentir la poussée s’opérer, le tout dans un déroulé de pied très souple et fluide.
Au final, je dois avouer avoir bien plus apprécié la Triumph 19 que ce à quoi je m’attendais, et elle s’est forgée une belle place dans ma panoplie de chaussures. Sur les sorties longues, avec ou sans blocs d’allure intermédiaire, elles assurent sans faillir, le tout avec une fluidité au cours de la foulée vraiment exemplaire.
J’ai pu aussi apprécier l’efficacité de l’amorti lors d’une séance de côte sur route avec les descentes faites très rapidement: les impacts sont vraiment absorbés, minimisés, et on ne ressent que très peu les chocs au sol plutôt inévitables sur ce genre de séance. Et quand elle vient en enchaînement d’une sortie vélo de 4h, c’est plutôt agréable de ne pas se détruire les cuisses...et les genoux!
Pour les marathoniens qui courent autour de 3h-3h30, qui préfèrent protéger leurs guibolles plutôt que d’opter pour une chaussure ultra légère, ou une avec lame carbone ultra-rigide, la T19 sera un excellent choix: confort et réactivité seront au rendez-vous sur les 42kms.
Au niveau de la stabilité, bien que la chaussure ne dispose pas d’élément dédié à cela, je la trouve excellente aussi. L’amorti est épais mais pas si haut que ça, et assez dense pour ne pas s’affaisser, la semelle est plutôt large, et le renfort de talon qui s’étend assez loin sur les côtés permettant d’assurer que le pied est bien maintenu.
Enfin, la tige tissée est particulièrement bien aérée. Ayant enfin pu profiter de températures estivales ces derniers jours, j’ai pu éprouver la respirabilité de la chaussure sur une séance plutôt active, et c’était parfait.
Conclusions et recommandations
Quelle merveilleuse surprise que cette Triumph 19! Du confort pour avaler les kilomètres, ce qu’il faut de dynamisme pour ne pas s’endormir, la chaussure reste fluide, confortable et efficace sur un large panel d’allures. Ajoutons à cela une empeigne tellement agréable au pied, comme souvent chez Saucony, un style que je trouve très réussi, une durabilité qui me semble excellente, une bonne accroche...le tout pour à peine plus de 300g pour mon 44.5….et il est difficile de reprocher quelque chose à ce modèle.
Une très belle réussite!
Score 9.3/10
Course: 9.5 (50%) Fit: 10 (30%), Rapport Q/P: 9 (15%) Style: 10 (5%)
Comparaisons
Sommaire des tests RTR: HERE
Salomon Sonic Accelerate 3 (RTR Review)
Penchant plus vers le côté dynamique de la balance, la Sonic 3 Acc. apporte toutefois une bonne dose “d’amorti dynamique” avec une excellente absorption des chocs grâce à son insert Optivibe.
Le chaussant de la T19 est plus confortable, plus matelassé, plus ajusté, pour un poids légèrement supérieur. La Sonic 3 assure aussi sur les longues distance, mais j’ai trouvé que je terminais ce type de sorties avec les jambes plus légères en chaussant les Saucony.
Même sur les blocs de tempo marathon/un peu au-dessus, je ne les ai pas trouvées beaucoup plus efficaces que les Triumph, la différence de poids étant sûrement le seul facteur.
La T19 sera plus confortable, plus longtemps, sans perdre grand chose côté dynamisme.
Puma Velocity Nitro: (RTR Review)
Présentée comme une chaussure plus dynamique, plus rapide, je trouve que ces deux modèles visent la même chose: du confort réactif sur les longues distances.
La Velocity tend plus sur l’aspect dynamique, mais je l’ai trouvée un peu trop ferme avec son insert talon en EVA, qui minimise trop le comportement excellent de la Nitro Foam.
Le chaussant est incomparablement meilleur sur la Saucony: le maintien est aussi bon, avec une tige plus fine, plus respirable, qui se conforme mieux au pied, avec un gain de poids non négligeable à la clé (et que dire quand les Puma prennent la pluie avec sa tige qui se gorge d’eau!).
Enfin, la Triumph est plus souple et facile à courir, le déroulé du pied y est bien meilleur.
Reste le prix, aspect sur lequel il est difficile de faire mieux que la Velocity dont la durabilité sera au moins aussi bonne.
Les produits testé fourni gratuitement par Saucony
Les avis exprimés sont ceux des auteurs et n’engagent que eux.
Photo Credits: Jeremy Marie, Jeff Beck, Sam Winebaum
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