Article par Jeremy Marie
Nike Air Zoom Terra Kiger 8 (140€)
Introduction
Après la mise à jour majeure opérée sur la version 7, Nike s’est contenté de revoir l’empeigne sur cette nouvelle Kiger 8.
La semelle intermédiaire conserve la même combinaison d’une épaisse couche de mousse React, un insert Air Zoom à l’avant, le tout accompagné d’une plaque de protection contre les pierres.
La semelle externe est identique elle aussi, avec une gomme différenciée entre l’avant et l’arrière.
Les changements se situent du côté de la tige, qui se compose de deux parties: la partie externe, très ajourée, fine, presque grillagée, est doublée d’une couche de protection interne, évitant aux poussières et débris de pénétrer le chaussant, tout en restant, en théorie, assez respirable. Le système de laçage a lui aussi été reconduit quasiment tel quel.
Nike assure avoir retravaillé le talon sur cette 8ème version, mais les différences sont minimes
Pour:
Empeigne parfaitement ajustée, avec un maintien sûr du coup de pied à l’avant.
Toebox spacieuse
La protection des cailloux sous le pied est excellente
Amorti très dynamique du talon au medio-pied
Grip très correct en conditions sèches.
Contre:
On est loin des premières Kiger, légère, flexibles et dynamiques. Le gain de poids au fil des années est important, et la Kiger pèse autant que des chaussures d’ultra-trail.
Amorti à l’avant assez sec, et fatiguant pour le pied, inconfortable après 2h..peut-être à cause de l’ensemble “crampons-plaque” qui pousse contre l’unité Zoom Air
La traction est moyenne en conditions un peu boueuses, et toujours aussi médiocre dès quele terrain est humide…La dureté des crampons la rende moyennement agréable sur les portions de route.
Statistiques
Poids: H: 315g (US10.5)
Epaisseur: 30mm talon / 24mm avant
140€.
Disponible dès maintenant en Europe via notre partenaire Top4 Running Europe ICI
Jeremy MARIE 40 ans, Coureur depuis 2013, avec pas mal de trails de tous formats, de 30kms à 160kms. Peu intéressé par les chronos, ma seule vraie référence sur route est 36´25 sur 10kms.
Borneur compulsif (70-120kms par semaine), je suis passé progressivement vers le triathlon depuis 2 ans pour varier un peu les plaisirs.
Premières impression
Nike sait créer de jolies chaussures, et cette Kiger 8 ne déroge pas à la règle. Même ce coloris assez classique noir et gris est élégant et donne une belle allure à la chaussure, plutôt racée. La grosse semelle ressort bien dans son coloris gris clair et il ne fait aucun doute que l’on a à faire à une chaussure de trail faite “pour envoyer”.
Le premier chaussage est très agréable,en dépit de l’apparence du mesh externe qui ressemble à une grille plastifiée. En fait, cette partie est isolée du pied par un manchon interne, très fin, très doux, qui évite aux débris de finir dans la chaussure, et assure un agréable sentiment de maintien. La languette de la chaussure est elle aussi constituée d’un soufflet qui vient rejoindre les boucles de laçage, assurant un excellent ajustement au niveau du coup de pied.
Cette construction évite tout point de pression sur le pied, qui se retrouve lové dans ce manchon. La couche externe, peu élastique, sert quant à elle à assurer un maintien efficace du pied, dans les dévers par exemple.
La chose qui me marque le plus, venant de la Kiger 4, est l’embonpoint non négligeable qu’a pris la Kiger au fil des ans.
Loin des Kiger 3 et 4, que j’ai usées sur pas mal de kilomètres, la série est maintenant devenue une solide chaussure de trail long à ultra vu son poids et l'épaisseur de la semelle.
Chez Saucony, la Peregrine a suivi la même courbe d’évolution: elle est passée d’une chaussure fine, flexible, dynamique, joueuse, à une chaussure assurant sans sourciller en ultra montagnard, avant de reprendre une légère cure d’amaigrissement récemment.
La tige
C’est la partie qui différencie le plus la Kiger 8 de sa devancière (Test RTR (anglais))
Kiger 7
Comme on le voit dans les images, le nouveau mesh externe est très largement ajouré, ressemblant presque à une grille qui part de l’avant jusqu’à la jonction avec le collier de talon.
Ce mesh très fin, résistant, n’a pour ainsi dire aucune élasticité. Combiné aux larges boucles des passants de lacets, assez mobiles, et remontant très sur le dessus du pied, ce système forme une sorte de nid, de filet, qui tient parfaitement le pied en place sans pour autant devoir le serrer. L’ajustement des lacets est facile et rapide: ils coulissent bien dans leur larges passants, et viennent refermer l’insert façon “daim” au-dessus du pied, de façon très uniforme, la grandeur des boucles permettant de s’adapter aux différentes morphologies.
La languette est plutôt fine, mais est dans un matériau genre TPU, un peu le même genre que celui que l’on retrouve sur la Scott Supertrac CR2, avec la même efficacité: elle reste fine, mais protège parfaitement le pied de la pression des lacets. Avec la construction en soufflet, elle se positionne d'elle-même très bien et ne bouge pas pendant la course.
A l’avant, le pare-pierre ressemble en tous points à celui de la Kiger 7. La protection offerte est plutôt minimale, mais je pense que son principal intérêt est de renforcer le mesh sur les côtés de la chaussure, plutôt que de protéger les orteils - généralement un choc sur l’avant de la chaussure est suivi d’une belle chute en avant…et ce ne sont pas les orteils qui souffrent le plus!
En continuant vers l’arrière de la chaussure, on remarque que le talon et son collier ont eux aussi un peu évolué. La partie basse est rigide, disons sur une petite moitié de la hauteur, et devient bien plus flexible - la différence de matériau est visible.
On devine presque les prémices d’une construction “en chaussette”, de plus en plus en vogue, tant la partie haute semble faite de mesh flexible et élastique..mais sur laquelle Nike se serait arrêté en chemin.
Au final, le contact avec la malléole est très doux, souple, sans frottements, et les inserts de mousse autour du tendon d’achille assurent un maintien parfait du talon.
Cette doublure matelassée est située sur la partie haute du chaussant, là où le pied est plus fin,
Ce qui laisse plus d’espace à la base du talon. C’est efficace, doux, moelleux: je n’ai eu aucun souci de frottement ni de point de compression ou de tenue de pied dans les Kiger 8.
La construction du mesh en "double-couche" compromet quand même la respirabilité. Si les débris ou autres poussières ne rentrent effectivement pas dans la chaussure, j’ai trouvé que dès 20°C, sur les sorties les plus longues, une sensation d’échauffement était assez sensible. A voir cet été quand les températures seront encore plus élevées, ou lors de sorties plus longues avec une sudation plus importante.
La chaussure taille de façon standard: mon habituel 44.5 me va parfaitement. De mémoire, elles sont un peu plus longues que les Kiger 3 et 4 pour la même pointure, mais je préfère les Kiger 8 de ce point de vue. Un peu plus de longueur et un peu plus de place à l’avant -pied sont des choses que j’aurai aimé avoir sur mes Kiger 3 et 4, et de ce côté là, les Kiger 8 m’ont ravies.
Semelle intermédiaire
Totalement identique à la Kiger 7, la semelle intermédiaire offre une confortable épaisseur: 30mm au talon et 24mm à l’avant pied, en combinant la mousse React et un insert Zoom Air à l’avant. On retrouve aussi à l’avant une plaque de protection “segmentée” afin de ne pas trop compromettre la flexibilité de la chaussure, et une autre petite plaque au niveau du talon, juste au-dessus de la semelle externe.
J’avais beaucoup apprécié la réactivité de la mousse React lors de ma première courte sortie - en version cani cross avec un chien qui court n’importe comment, donc parfait pour balayer toutes les allures. Mais les deux sorties suivantes, plus longues (2h30 deux jours de suite) m’ont laissées beaucoup plus perplexe. Je les ai terminées avec les pieds endoloris, en particulier à l’avant du pied, comme si les crampons appuyaient contre mon pied à travers la semelle intermédiaire.
Ces sorties se sont faites sur un rythme plutôt cool, sur des terrains forestiers secs et plutôt durs. En discutant un peu avec mes collègues de RTR, il est apparu que la combinaison du matériau de la semelle externe, assez dur, de l’insert Zoom Air et de la plaque pouvaient être les coupables, en particulier avec une attaque de l’avant pied marquée.
J’ai fait particulièrement attention à cet aspect là sur les sorties suivantes, et en effet, avec une attaque un peu plus à plat, du médio-pied, cette désagréable sensation disparaissait, et j’ai pu retrouver le dynamisme aperçu lors de ma première sortie.
La mousse React se prête parfaitement à l'utilisation dans une chaussure de trail: assez dense, réactive, avec un bon amorti, elle reste très "sûre", permettant des appuis précis et surtout une réaction de la chaussure très saine. La semelle ne s'affaisse pas, ni ne rebondit de façon excessive. Cette sensation de très légère fermeté disparaît complètement avec 40 km, quand la mousse “se fait”.
En dépit de l’épaisseur de la semelle, je trouve que l’on garde une bonne connexion avec le sol, on sent encore où on met les pieds - chose que j’apprécie particulièrement, n’étant pas fan des amortis démesurés ou trop moelleux en trail.
Semelle exterieur
La semelle externe est reprise telle quelle de la version 7.
Des crampons de hauteur intermédiaire, 5mm environ, que je trouve un peu durs sous le pied sur les chemins très secs ou durs: le matériau employé semble très peu mou…a priori une bonne chose pour la durabilité, mais beaucoup moins pour le confort et surtout pour la tenue en terrain humide.
Les passages sur route sont en conséquence assez peu agréables et il ne faudra pas hésiter à changer un peu son attaque pour profiter au mieux de l’épaisseur plus importante sous le milieu du pied, et éviter l’insert de Zoom Air à l’avant comme décrit précédemment. La Kiger 3 ou 4 fonctionnaient mieux de ce côté-là, tout comme la récente Scott SuperTrac RC2.
En dépit de leur hauteur, les crampons ne fonctionnent pas bien du tout même dans les fines couches de boue. La chaussure chasse sur le côté lors de la poussée, c’est à la fois très inefficace, fatiguant, et peu agréable.
De la même façon,en terrain dur et humide, cette 8ème version n'est pas plus rassurante que ses devancières: l’accroche est simplement inexistante.
En dehors de ces conditions, la semelle fonctionne bien sur tout type de terrain sec, que ce soit de la terre, chemins forestiers, graviers…
Elle reste assez flexible et permet de sentir un peu le relief du terrain, s’y adapte pas mal, tot en restant protectrice. Le compromis est vraiment bon.
En course
J’ai déjà détaillé mon principal souci avec les Kiger lorsque l’on a une attaque franchement avant-pied, sur les terrain les plus durs. Je ne trouve pas l’apport de l’insert Zoom Air à l’avant très pertinent, ni même utile: une couche plus épaisse de mousse React serait, à mon sens, plus agréable.
En dehors de cela, la Kiger 8 est vraiment agréable à courir, en dépit de son poids. Merci la mousse React!
Le retour d’énergie, la densité de la mousse, et la fluidité du déroulé du pied font de la Kiger 8 une bonne chaussure à tout faire, sur les chemins. Elle n'est pas moins agréable à allure lente que lorsque l’on chasse un KOM, et reste toujours très prévisible, très saine.
J’ai essayé de forcer un peu une attaque du talon, sur le plat ou dans certaines descentes, et la protection des impacts est toujours aussi efficace. Les chocs sont très bien absorbés.
La chaussure reste flexible, dès lors qu’on met un peu d’engagement dans la foulée. Une impression en phase avec la mousse de la semelle intermédiaire: bien ajusté!
Malgré les 315g affichés sur la balance pour ma pointure, elles ne sont pas moins vives que les Scott Supertrac RC2 par exemple, et ce poids ne se fait pas trop sentir grâce à sa bonne répartition entre la tige et la semelle.
Score: 9.17 /10
Course : 9.5
Fit : 9.5
Rapport Q/P : 9
Style: 9
Accroche 8
Protection 9
Test de la Terra Kiger 7 RTR: ICI
Comparaisons
Scott Supertrac RC2 (Test RTR )
Un peu plus légère, la Scott sera plus agile sur les terrain vraiment technique grâce à sa semelle plus fine, elle sera un peu plus joueuse aussi, et aura une bien meilleure accroche. La Kiger 8 sera bien plus polyvalente, protectrice, amortie, et confortable pour les sorties les plus longues, le tout avec une mousse bien plus réactive.
Hoka Torrent (Test RTR Anglais)
Plus amortie, avec plus de rebond, la Torrent semblera plus dynamique, mais grâce au rebond de sa mousse, pas vraiment grâce à la flexion de la chaussure ou une réactivité plus importante. La Kiger 8 est plus “dense”, et aussi plus saine.
Le chaussant de la Torrent est très lâche et n’assure que peu de maintien, alors que la Kiger est parfaite de ce côté là.
L’accroche de la Torrent est incomparablement meilleure dans toutes les conditions, mais la durabilité était minimale (les miennes sont mortes après 400 kms, crampons arrachés et mesh déchiré…)
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