Thursday, June 30, 2022

Test de la ON Running Cloudrunner: Encore Raté! (French)

Article par Jeremy Marie

ON Running Cloudrunner (149€)

Introduction

Positionnée comme une chaussure pours tous les runners (pour ne pas dire plutôt destinée aux runners occasionnels), la CloudRunner se présente comme une chaussure confortable, amortie et présentant quelques éléments de stabilité pour contenir la pronation de fatigue qui arrive assez tôt lorsque qu’on ne court qu'occasionnellement.

ON peut lister: 

  • Une tige renforcée à l’intérieur du pied avec un mesh plus dense

  • Des éléments CloudTec différenciés sur la partie intérieure pour minimiser leur compression

  • Un “baquet”.qui maintient la base du pied

  • Une mousse assez ferme (comme toujours chez On)


Malheureusement, le ramage ne se rapporte pas au plumage de cette très élégante chaussure. Les détails dans le test.


Pour:

  • Le style!

  • La qualité.

  • Le confort du chaussant, moelleux, accueillant, sans être trop épais.

  • La tenue du pied

  • De la place pour les orteils.

  • Parfaite à porter en dehors des sessions de running.

  • L’accroche de la semelle

  • Pas trop rigide malgré la plaque Speedboard.

  • Passe  très bien sur chemins (mais a-t-on envie d'abîmer une si belle chaussure?)


Cons:

  • Assez lourde compte tenue de l’amorti

  • L’amorti est ferme, trop ferme, avec peu de retour d’énergie. Comme inerte.

  • Transition peu naturelle, avec une zone morte entre le médio-pied et l’avant pied.


Profil du testeur


Jeremy: France, 41 ans. Court depuis 2013 en se focalisant d’abord sur les trails, et rapidement les ultras dès 2015: TDS, Maxi-Race, 90kms du Mt-Blanc..et aussi des formats trails courts/Maratrail, et quelques courses natures rapides (SaintExpress, Ecotrail Paris 45) dans lesquels il termine autour du Top10. Depuis 2019, le triathlon occupe son temps, avec comme objectif principal un IronMan. Il court environ 80-120 km/semaine, plutôt sur route à nouveau, avec en plus le vélo et la natation. Il a un PR non-officiel sur marathon en 2h54 (solo) et sur 10km en 36’25. Il fait peu de courses chronométrées.


Stats

Poids:  305g (EU44.5/US10.5)

Drop: 9mm 

Disponible - 150€


Premières impressions, chaussant


Difficile de passer à côté du look sobre et classe de la Cloudrunner. La chaussure donne une magnifique première impression dès l’ouverture de la boite. ON ne trahit pas sa réputation de designer hors pair, et la Cloudrunner se place à merveille entre la chaussure de running et la sneaker très sportstyle, avec des couleurs douces et parfaitement choisies.


En main, la bonne impression ne faiblit pas: la chaussure respire la qualité, l’assemblage est parfait, les matériaux valorisants. Pour une chaussure positionnée dans la fourchette basse des tarifs, ON-Running n’a pas rogné sur la qualité. On apprécie.


Malgré cela, je n’ai pas encore été vraiment séduit par un de leurs modèles. Que ce soit la très ferme (trop ferme!) CloudUltra, la Cloudflow rapidement essayée ou bien la Cloud qui est maintenant une chaussure positionnée purement lifestyle, ça été à chaque fois une déception.

J’avais bon espoir que la CloudRunner change un peu cet état de fait. Présentée comme une chaussure faite “pour tous les runners”, une façon plus élégante de viser les coureurs débutants (et…tout le monde a débuté!), elle mise sur un confort hors pair, un peu de support, et un amorti devant être moelleux pour accompagner les coureurs. Plutôt prometteur donc.


Côté confort, je dois dire que la Cloudrunner fait un carton plein. Le chaussant est un véritable chausson, douillet, moelleux, rembourré où il faut sans excès. Le pied est bien maintenu, les orteils peuvent bouger sans souci, la languette rend les fins lacets invisibles tant elle protège le coup de pied de leur pression. C’est royal, si bien que je mets régulièrement la chaussure en dehors de sessions de running, juste pour aller marcher. Je m’y sens bien!

 

Mon habituel 44.5 (10.5US) taille parfaitement, avec ce qu’il faut de longueur à l’avant-pied.


Sans gousset ni autre artifice, la languette tient parfaitement en place et enveloppe bien le pied, continuant le travail de l’empeigne qui apporte un support efficace, sans écraser ni trop serrer le pied.


Cette dernière est faite de mesh de densité variable en fonction de l’endroit. Une chose est constante par contre: la qualité de ce mesh et sa solidité, sa tenue: il pourrait sans souci se retrouver tel quel sur une chaussure de trail.











Du côté du talon, on retrouve une coque rigide, là encore parfaitement rembourrée afin de protéger de tout contact désagréable. Cette coque couvre les ⅔ de la hauteur du talon, et s’étend assez largement sur les côtés du talon, en particulier sur la partie médiale du pied. C’est un élément important pour la stabilité en course, et la Cloudrunner l’a très bien mis en œuvre. C'est efficace et très peu intrusif.

L'impression globale que laisse ce chaussant est vraiment très bonne. On aurait pu craindre un maintien très lâche de la cible affichée de la Cloudrunner, mais il n’en est rien. Peu d’ajustement est nécessaire, le pied ne bouge pas sans serrage excessif.


Comme je l’ai évoqué, le mesh a une densité différente en fonction de sa localisation. Sur la partie externe, où il est plus clair, il est très aéré, assez souple. Un renfort externe vient lui apporter un peu de structure (et de maintien au pied), et se poursuit jusqu’à l’avant-pied où il apporte une protection presque étonnante pour une chaussure de route. Clairement, une chaussure de trail légère n’en offrirait pas beaucoup plus!

Sur la partie interne, le mesh est totalement différent. Il semble plus fin, mais est moins souple, moins extensible, et renforcé par deux bandes latérales. Ici, c'est clair, on vise un support maximal du pied, avec succès. On remarque aussi que le baquet remontant de la semelle intermédiaire est plus haut sur ce côté de la chaussure, toujours dans le même but.

Un élément reste néanmoins constant sur toute l’empeigne: la respirabilité est excellente, en dépit de l'apparence très épaisse du mesh.


De plus, ce dernier est très solide et si on est enclin à salir un peu ses beaux souliers, il sera tout à fait à son aise sur les sentiers, que ce soit par sa résistance ou le support apporté au pied.


Enfin, dernier élément très spécial de la Cloudrunner: sa semelle interne et sa forme très particulière.

Elle forme un véritable berceau avec une forte remontée au niveau de la voûte plantaire, là encore pour stabiliser le pied au maximum.


Que ce soit dans le le look, le confort du chaussant, ou la conception de l’empeigne, la Cloudrunner réalise un sans-faute. Ce n’est certes pas une chaussure “performance”, avec un mesh ultra fin, mais il convient parfaitement pour la destination de la chaussure.


Semelle intermédiaire


Malheureusement, ce tableau idyllique se ternit un peu, en dépit de belles améliorations sur la Cloudrunner par rapport à mes essais précédents de chez On-Running.


La mousse Zero Gravity est assez ferme, malgré les “Cloud” présents, et ne présente que peu de retour d’énergie, tout en transmettant beaucoup les impacts du sol.


Pas vraiment moelleuse, pas vraiment dynamique, elle semble inerte. La plaque Speedboard semble un peu plus flexible que ses incarnations récentes (CloudUltra) mais elle ne fonctionne pas pour moi. Elle ne se fléchit pas au bon endroit, coupant un peu le passage entre le medio-pied et l’avant-pied dans mon cycle de foulée. Si bien que je ne bénéficie pas “la propulsion explosive” qu’elle est censée apporter.

Sur des allures un peu plus cool, je trouve que cet effet s'estompe un peu et j’ai moins l’impression que la chaussure fonctionne “à contre-temps”..mais il reste la platitude de la mousse qui n’est pas très agréable…si bien que j’ai du mal à trouver une bonne zone d’utilisation pour la Cloudrunner.


Du côté du talon, on gagne clairement en moelleux, sans pour autant que cela devienne moelleux dans l’absolu. On sent plus la compression des Cloud, mais cela apporte une petite dose d’instabilité assez déconcertante, tant la chaussure assurait de ce point de vue là sur une attaque médio-pied.

On remarque aussi que les éléments Cloud sont plus petits sur la partie médiale, toujours dans un souci de stabilité: avec un trou plus petit, le Cloud se compress moins, et la semelle s'affaisse donc moins: la cassure sera plus stable sur la zone médiale, sans pour autant recourir à un insert rigide dans la semelle. C’est malin, l’implémentation est bonne…Dommage que la mousse soit globalement trop ferme.


Je serai curieux d’essayer une Cloudrunner avec la mousse présente dans la Cloudmonster (Test RTR Anglais), plus moelleuse. A mon avis cela comblerait de nombreux défauts de la CloudRunner sans apporter trop d’instabilité.



Outsole

Pas d’usure après près de 60kms (et pas mal de kilomètres de marche!), un très bon grip sur route mouillée, une semelle qui passe très bien sur chemins secs…Je n’ai pas beaucoup plus à dire sur la semelle externe. Bon, on fera quand même attention aux petits cailloux qui peuvent se loger entre les Clouds ou dans la large rainure longitudinale, qui apporte un degré de flexion bienvenu à cette semelle assez rigide.


En course


La Cloudrunner est vendue pour être une chaussure d'entraînement “du quotidien”, et…elle ne sortira pas de cette catégorie. 


Pour moi, la chaussure ne fonctionne pas du tout dès que je hausse le rythme, avec cette zone morte entre le médio-pied et l’avant pied qui casse complètement le déroulé de la foulée. Peu de propulsion à l’avant, une mousse assez inerte, sans rebond, sans retour d’énergie…On se cantonnera donc au footings cools sur lesquels le tableau est un peu moins terne…mais sans être très bon non plus. Pas de déroulé ni de flexion naturelle, l’amorti n’est pas particulièrement “énorme” pour en faire une chaussure de récup, ni assez moelleux pour ça, alors que d’autres chaussures en proposent bien plus, dans un package plus léger (Saucony Triumph 19, Ride 15, Puma Velocity Nitro…)


La stabilité reste toutefois très bonne, cela pourra éventuellement jouer dans la balance…mais sur une sortie longue, la fermeté de l’amorti risque fort de fatiguer les jambes avant qu’un manque de stabilité ne se fasse sentir…


Conclusions


Jeremy: 

Aïe Caramba encore raté! En dépit d’un chaussant de tout premier ordre, classe, solide, au maintien excellent, de qualité, la Cloudrunner déçoit vraiment une fois en course. Elle vise les coureurs occasionnels, mais elle est trop ferme, je pense, pour leur apporter l’amorti nécessaire, ou la sensation de rebond qu’ils peuvent trouver dans d’autres modèles de cette gamme de prix.


J’en attends toujours beaucoup des chaussures de la marque Suisse, car j'adore leur confort, leur look, et la qualité de leur production, mais j’ai encore à trouver un modèle dans lequel j’apprécie de courir.


Peut-être que des coureurs qui préfèrent un amorti ferme pourraient se laisser séduire (ou alors ceux à la recherche d’une chaussure qui ne jurera pas au Bar lors de la bière post-running entre potes!)

Score: 7.95 /10

Course 7.0 (50%) Fit 9.0 (30%) Rapport Q/P8.5 (15%) Style 10 (5%)


Comparaisons

Indexe Tests RTR: ici


Saucony Triumph 19 (Test RTR)

Jeremy: En termes de chaussure de course pour “tout faire”, il n’y a pas de match. La T19 est plus légère, plus amortie, plus dynamique, et fonctionne bien sur un large panel d’allures.

Elle est aussi plus chère, et au niveau du style et de la qualité, la CloudRunner est au dessus…mais on parle de chaussure de course ;)


Puma LIberate Nitro (RTR Review)

Jeremy: Les deux modèles visent les sorties du quotidien plutôt cool. La LIberate est mon coup de cœur de 2021, et j’apprécie toujours autant de la chausser. Légère, ultra-flexible, avec une mousse incroyable d’amorti et de rebond, elle est incroyablement grisante en course ,et permet de tout couvrir, depuis les sorties faciles jusqu’à des intervalles de VMA.


Par contre, le coureur à la recherche de support, de maintien, de confort du chaussant pourront préférer la CloudRunner, qui conviendra plus à des coureurs occasionnels, qui ont moins “de pied” que ceux à même de profiter de la Liberate.


Puma Velocity Nitro (RTR Review)

Jeremy: Même poids, même aides légères pour le support et la stabilité..mais la Velocity est plus amortie, plus réactive. La Cloudrunner est bien plus confortable, plus ajustée, plus qualitative…Et bien que j’ai été un peu déçu par la Velocity une fois en course, elle reste plus efficace que la CloudRunner.


Cloudrunner Test RTR Anglais ici


Les produits testé fourni gratuitement par ON Running.

Les avis exprimés sont ceux de l’auteur et n’engagent que lui.

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