Tuesday, October 07, 2025

Test des On Cloudultra 3: nouveau départ (French)

Article de Jeremy Marie

On CloudUltra 3 (200€)


Introduction


Après deux premières versions assez similaires, On revoit en profondeur son modèle de cœur de gamme trail avec la Cloudultra 3. La chaussure se veut être la polyvalente de la gamme, avec un fort biais sur les longues distances,et le confort général que l’on associe à cette pratique.


J’avais modérément apprécié la première version (test ici), à l’amorti tellement ferme qu’elle en était inconfortable même pour des courtes distances. La 2nde itération avait un peu assoupli les choses (test RTR), en conservant les points forts de la gamme: une excellente construction, un fit confortable et ajusté, un peu revu pour l’améliorer, et une bonne accroche en terrain sec.

On restait toutefois globalement sur “la même chaussure”, et selon moi assez peu adaptée à la pratique sur longues distances, au-delà des 20, 25h de course.


Mais la marque Suisse aime opérer des changements drastiques sur ces gammes, voire au sein d’une même famille, et cette Cloudultra 3 en est une excellente illustration: empeigne totalement revue, fit modifié, et surtout, une toute nouvelle semelle intermédiaire, plus épaisse, mais enfin plus moelleuse. Est-ce assez pour justifier l'utilisation “Ultra” de la chaussure ?


Pour:

  • Enfin un amorti pour l’ultra !

  • Modèle stable, sécurisant.

  • Confortable, bon maintien du pied, de la place pour les orteils.

  • Polyvalente


Cons:

  • Chaussant un peu trop large sur l‘arrière

  • Fit moins ajusté, moins précis que les versions précédentes.

  • Taille un peu grande

  • Le prix dans la moyenne (très) haute


Chaussures comparables

Salomon Genesis

Salomon Ultra Glide

NNormal Tomir 2

Altra Timp 5

Asics Fuji Trabucco

Hoka Mafate Speed 



Stats

Poids: 305g (44.5)

Stack:  32 mm / 26 mm drop 6mm

Empreinte au sol:  95mm/75 mm /120 mm (talon, medio, avant pied, EU44.5)



Premières impressions, fit

Jeremy: Chaut échaudé craint l’eau froide: c’est avec cet adage en tête que je réceptionne la nouvelle CloudUltra, 3ème du nom, tant j’avais été refroidi (...) par les précédentes versions. SI j’avais apprécié le chaussant, très fit, sans être étroit, le maintien du pied, la stabilité générale de la chaussure, la semelle intermédiaire très, trop ferme, les rendaient pour le moins difficiles à emmener sur des sorties longues. La 2eme avait un peu assoupli les choses, mais on restait globalement dans la même idée.

Pourtant, les premiers retours sur cette dernière version, totalement repensée, ainsi que la direction générale de On sur leur modèles récents laissaient présager du meilleur.

C’est donc en essayant de faire fi de l’expérience passée que je découvre la Cloudultra 3, le cœur de gamme “Trail” de la marque suisse, le modèle à tout faire, surtout si c’est long !


Dès la prise en main, le changement est évident. La semelle déjà, plus volumineuse, plus moelleuse au toucher - c’est très sensible - n’a plus rien à voir avec les versions antérieures. Les Clouds sont réduits à la portion congrue, presque plus là pour marquer un héritage que pour assurer une réelle fonction.


La tige ensuite, plus fine: la construction en double couche d’avant, robuste mais limitant un peu la respirabilité, un peu épaisse, ajoutant du poids est remplacé un tissage Leno, sorte de mesh technique, bien plus fin, plus respirant, en conservant une bonne durabilité. Très flexible, il est néanmoins plus rèche que l’empeigne des versions précédentes, qui étaient doublées à l’intérieur. 

Des renforts en TPU sur les zones critiques (avant-pied jusqu’au médio, puis de la zone médiale jusqu’au talon) viennent jouer l’habituel rôle de renfort du mesh, mais aussi d’aide au maintien du pied. 

L’ensemble est bien intégré, on retrouve les codes habituels du design de On: un style assez élégant, léger malgré le volume de la chaussure, de bon goût, avec un choix de couleurs qui n’attend que d’être sali sur les sentiers.



La languette est maintenue par de larges bandes élastiques et se positionne naturellement sur le pied. Elle protège bien le cou de pied de la pression des lacets plats, légèrement extensibles.

On a conservé l’élastique permettant de coincer les lacets dessous: c’est simple, et limite le risque de les voir se coincer dans la végétation, ou même de se défaire.

Le fit-lock a quant à lui disparu. J’avais trouvé l’idée plutôt bonne et efficiente, mais le fit général de cette version est plus large sur l’avant-pied, si bien que cet accessoire n’est plus indispensable. Forcément, on perd un peu en précision du fit à l’avant, mais vu la destination de la chaussure, l’option actuelle d’un avant-pied plus large semble plus pertinente.

Cet avant-pied plus large va de concert avec une partie médiane plus ajustée, mais plus haute, si bien que le volume global du chaussant me semble plus important qu’avant. Encore une fois, pour une utilisation longue distance, cela me semble être un bon choix, d’autant que le maintien du pied n’en pâtit pas, sauf peut-être pour les morphologies les plus extrêmes.


Semelle intermédiaire

La semelle intermédiaire suit l’évolution actuelle de On, avec des Cloud moins marqués, et surtout une mousse Helion HF plus moelleuse, sans pour autant devenir molle.

On retrouve cette mousse double-densité avec cette nouvelle formulation, qui vient prendre en sandwich une plaque Speedboard en TPU - donc flexible.


La mousse Helion HF est de type Pebax, mais je pense que c’est une version mixte, avec un rebond bien moins marqué que sur la Cloudultra Pro: on s’enfonce moins, et la mousse ne renvoie pas la même quantité d’énergie sur la Cloudultra 3.

              Cloudultra2 à gauche, la 3 à droite


Si le ressenti général reste légèrement ferme, cela n’a plus rien à voir avec les versions précédentes. L’amorti est présent, la compression de la mousse réelle et celle-ci est assez résiliente: elle ne s’affaisse que peu, et propose un renvoi assez dynamique, “rapide”.


Le résultat est, selon moi, assez réussi: la foulée est stable, sûre, sans pour autant avoir la sensation d’avoir une semelle “morte”: le dynamisme est présent, participe à faciliter la course, sans rebond excessif.




La plaque Speedboard, si inconfortable précédemment, ne se fait pas sentir ici. Elle permet d’apporter de la stabilité, de la protection, et un peu de rigidité en torsion la chaussure, sans excès: on parvient toujours à sentir, comprendre le relief sous le pied, en étant protégé des chocs, et des cailloux.

                  La plateforme au sol de la v3 est plus large que la v2

Elle participe aussi à maintenir le profil incurvé (le rocker) de la semelle, dont la géométrie participe à une déroulé de pied assez naturel, gentiment guidé.


L’empreinte au sol assez large parachève une plateforme déjà très stable: l’ensemble est fait pour les trails longs, engagés, à défaut de jouer sur un dynamisme extrême, où l’on va rechercher de la stabilité, de la sécurité.


Semelle externe

La semelle externe est elle aussi passée par la case refonte. Toujours nommée MissionGrip, le dessin et profil de celle-ci ‘a plus rien à voir, et c’est tant mieux. J’avais pesté contre les modèles précédents qui emmagasinaient facilement boue et cailloux, alourdissant d’autant la chaussure.


Comme sur ces modèles route au fil des ans, On est passé sur une structure de semelle externe plus classique: finies les rigoles !On retrouve donc un dessin plus classique, au placement optimisé par AEF (Analyse Eléments Finis…) ce qui fait tout de suite très sérieux…


Largement espacés, on ne risque pas d’accumuler de la boue sous la semelle: c’est un bon point. 


Le profil des crampons a lui aussi évolué: on oublie les petits blocs, pour passer uniquement sur des chevrons, avec une orientation inversée entre l’avant (ils pointent vers l’avant, pour l’accroche en montée) et l’arrière (où ils pointent vers l’arrière pour l’accroche…en descente).

C’est certes plus classique, mais bien plus efficace que les crampons précédents sur les terrains un peu meubles.

                                      Cloudultra 2v( jaune), Cloudultra 3 (blanc)

Je pense que la gomme employée a aussi évolué, elle me semble plus adhérente que la précédente, et je l’ai trouvée plutôt efficace sur les surfaces dures et humides.


Si les encoches longitudinales ont elles aussi disparu - elles étaient nécessaires pour apporter un peu de souplesse à la très rigide semelle des versions précédentes - on retrouve la même zone nue au centre de la chaussure, avec un motif similaire. Le but est le même: apporter un peu plus de souplesse au bloc inférieur, permettre un peu de torsion et d’adaptation au terrain.

J’ai trouvé l’accroche des CloudUltra 3 excellente, sécurisante. Les crampons mordent bien dans les terrains meubles, apportent du grip sur le sec, et la gomme se comporte très bien en conditions humides. Une bonne semelle polyvalente, en somme. 


Difficile pour moi de juger de l’usure, pour le moment après 60km je ne vois pas un signe de faiblesse - et si j’en crois mon expérience avec les modèles précédents, la durabilité devrait être bonne.



Les transitions sont fluides, grâce au profil incurvé, guidé par la plaque et à la mousse qui ne s’affaisse que modérément.


J’ai trouvé l’absorption des chocs excellente, sans jamais subir le terrain - ce qui m’arrivait dès 1h30-2h de course sur les versions précédentes. Le tout, sans être découplé du terrain par une semelle trop moelleuse, trop résiliente.

L’accroche est aussi excellente ici, avec à la fois une gomme qui propose une bonne adhérence, et un motif de crampons bien étudié. Pas de bourrage excessif en terrain meuble, une bonne accroche sur surfaces humides, et un grip sécurisant dans les pentes: la copie rendue est excellente.

Versatile, protectrice et confortable, ne manquant pas pour autant de dynamisme, la Cloudultra 3 peut aisément être une unique chaussure à tout faire pour les adeptes de trails longs.

On pourra tiquer un peu sur le prix dans le haut du panier.

Score: 9/10

En course (30%): 9

Fit (30%): 9

Value (10%): 8

Style (5%) 9.5

Traction (15%):  9.5

Rock Protection (10%): 10

Score de fun: 😊😊😊😊


Comparaison


Salomon SLab Genesis (test RTR)

Jeremy: Plus légères, les Salomon couvrent le même domaine de chaussure polyvalente pour l'ultra, avec un focus mis sur la stabilité et l’efficacité tout-terrain. Le fit des Salomon est plus ajusté, plus précis, et son accroche encore meilleure. Un peu plus moelleuses, sans perdre en stabilité, les Salomon conviendront aux coureurs un peu plus rapides, ou ayant besoin d’un peu moins de protection.


Index des test RTR: ICI


Profil Testeur

Jeremy: Paris, France.

44 ans, Coureur depuis 2013, avec pas mal de trails de tous formats, de 30kms à 160kms: TDS, Maxi-Race, “100 miles du Sud”, 90 kms du Mt Blanc, GRP 120 kms, Saintelyon 45 kms, Ecotrail Paris 45 km. Peu intéressé par les chronos, ma seule vraie référence sur route est 36´25 sur 10kms et non officiel en marathon solo de 2:54. Borneur compulsif (70-120kms par semaine), je suis passé progressivement vers le triathlon depuis 2 ans pour varier un peu les plaisirs.


Les produits testés ont été envoyés gratuitement par Mount to Coast à des fins de tests, sans aucune contrepartie. Le test reflète l’avis objectif du testeur.


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TOP4 RUNNING FRANCE

ON Cloudultra 3

Hommes & Dames ICI


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