Article de Jeremy Marie
On Cloudsurfer Max (190€)
Introduction
Si il y a bien une chose que l’on ne peut retirer à la marque On, c’est de ne pas hésiter à revoir ses gammes: appellations qui vont et viennent, modèles qui évoluent au fil des saisons, afin d’affiner leur offre, de mieux répondre au marché…ou parce qu’ils se cherchent encore un peu, diront les plus critiques.
La famille des Cloudsurfer en est un excellent exemple: le modèle sorti l’an dernier marquait une franche rupture avec l’habituelle fermeté et rigidité à laquelle ON nous avait habituée. Exit la Speedboard, l’amorti très secs des seuls Clouds, le passage au CloudTec Phase, moins ouverts, et à la mousse Helion plus moelleuse ont totalement changé la donne, tout en conservant feeling de la marque: on reste dans du côté “ferme “ du spectre de l’amorti, sans que cela n’en devienne inconfortable.
La Cloudsurfer Max….surfe (!!) sur la vague de sa petite soeur sortie l’an dernier et revue cette année, et remplace la Cloudeclipse (qui remplaçait déjà plus ou moins la Cloudmonster…) dans la gamme de la marque suisse: elle doit être LE modèle très amorti, idéal pour les sorties les plus longues ou les rythmes plus cools.
Pour:
Amortie, mais toujours dynamique
Stabilité sans faille
Tige confortable, look toujours au top
Polyvalente
Cons:
Amateurs de moelleux, cherchez ailleurs !
Peut-être un peu lourde
Empeigne très volumineuse, attentions aux pieds les plus fins
Le prix
Chaussures comparables
Brooks Hyperion Max 2
Nike Invincible Run 3
Stats
Poids: 320g (44.5)
Stack: 37 mm / 31 mm drop 6mm
Empreinte au sol: 85 mm/77 mm /110 mm (talon, medio, avant pied, EU44.5)
Premières impressions
Jeremy: J'ai toujours été fan du look des chaussures On, et cette CloudSurfer Max ne déroge pas à la règle. La robe crème, les passants de lacet et logo qui contrastent en rose. C’est comme souvent de bon goût, et se porte sans souci hors running…bien que l’épaisseur de la semelle saute aux yeux: le suffixe Max n’est pas là par hasard ! A l’instar des Brooks Hyperion Max, Ghost Max, La Sportiva Prodigio Max, la CloudSurfer Max vient étendre un modèle existant - la Cloudsurfer dont j’ai testé récemment la 2nde version (Test) - en faisant grossir la semelle.
Toutefois, un examen rapide de la nouvelle venue montre qu’il serait réducteur…et simplement faux, de penser que cette version Max ne fait qu’ajouter de l’épaisseur à la CloudSurfer.
L’empeigne, avec son mesh tissé léger, le collier de pied, avec sa fine section stretch qui vient au contact du pied pour assurer du maintien sans frottement ni rembourrage excessif, la coque talonnière, fine à sa base mais avec deux généreux coussinets pour le maintien, tout cela n’a plus rien à voir avec sa petite sœur.
La construction est plus travaillée, plus technique, là où la CloudSurfer reposait sur des recettes plus simples. Le mesh est lui aussi plus fin, plus aéré, tout comme la languette très élastique, particulièrement fine, et construite en gousset avec deux larges bandes afin de la rendre solidaire de la semelle: elle ne bouge pas.L'ensemble ajuste un excellent maintien du pied, malgré le volume général très généreux de la chaussure.
C’est un point à garder à l’esprit: la CloudSurfer Max est volumineuse, à tout point de vue: sous le pied, avec son stack généreux, mais pas extrême, de 37mm, mais aussi au niveau du chaussant, qui offre beaucoup de place, pour les orteils - c’est bien - mais aussi au niveau du cou de pied où la place ne manque pas., si bien que les personnes aux pieds les plus fons pourraient s’y sentir un peu perdus: il ne faut pas hésiter à mettre des chaussettes d’épaisseur moyenne (aucun souci de surchauffe grâce au mesh). Et il faut surtout pas ajouter une demi-taille, la chaussure taille grande, au risque de ressentir un léger flottement.
Je l’ai reçue dans mon habituel 44.5, et je pense que du 44 aurait pu me convenir.
Le laçage est efficace et évite toutefois cet écueil: le pied est bien maintenu, et le fit reste globalement celui attendu d’une chaussure pour les longues séances à rythme modéré plutôt que celui d’une racer.
Semelle intermédiaire
Jeremy: La CloudSurfer Max s’appuie sur les CloudTec Phase, qui promettent un moelleux “hors norme”, selon On. C’était l’argument mis en avant, et vérifié sur les premières CloudSurfer, mais la seconde itération s’éloignait déjà de cette tendance en se rapprochant des racines de On: des semelles intermédiaires plutôt fermes, et surtout dans le paysage actuel.
La Max suit la même voie, et malgré le stack imposant de 37mm qui laisse à penser que l’on retrouvera du moelleux, il n’en est rien.
Cela m’avait surpris sur la CloudSurfer 2, car je m’attendais à une chaussure moins…sérieuse, plus faite pour les séances cools, alors qu’elle s’avère être idéale pour les séances un peu plus rythmées.
CloudSurfer 2 à gauche, Max à droite
Il en est de même avec la Max : la sensation sous le pied est résolument ferme, sans jamais l’être trop. Cela s'assouplit un peu après quelques kilomètres cependant.
Une fois cela en tête, on trouve une chaussure certes un peu lourde pour des séances tempo (320g en 44.5), mais avec pas mal de répondant, et une géométrie bien étudiée pour pallier la relative rigidité de la semelle, malgré l’absence heureuse de Speedboard.
Je pense que la disposition des CLoudTec Phase, ces “trous” oblongs à l’orientation changeante au milieu de la semelle y sont aussi pour beaucoup, de part leur capacité à se compresser selon une direction privilégiée: on sent que le pied est guidé, y compris avec une attaque médio-pied.
L’autre avantage de cette fermeté, surtout couplé à une empreinte au sol assez large, est la stabilité. C’est un atout pour une chaussure faite pour avaler les kilomètres par dizaines, et la CloudSurfer Max ne déçoit pas de ce point de vue, comme souvent chez On.
La mousse Helion offre assez peu de rebond, compensé par la compression/expansion des Clouds, et elle me semble assez durable - forcément une mousse qui se compresse moins fortement a plus de chance de conserver ses qualités élastiques.
En termes de feeling sous le pied, on est clairement plus proche d'une Brooks Hyperion Max 2 que d’une Nike Invincible 3, par exemple.
Ce caractère plus ferme de la CloudSurfer Max la rend, selon moi, moins adaptée aux coureurs les plus lents (au delà de 5’30/km par exemple), qui ressentiront bien plus la fermeté et le manque de rebond que des coureurs intrinsèquement plus rapides, à la foulée plus véloce.
Semelle externe
Jeremy: On retrouve le large et profond canal central cher à On, qui sert à la fois à gagner du poids, mais aussi pour apporter un peu de guidage au déroulé du pied.
De part et d’autre, de larges inserts de gomme permettent d’assurer une excellente accroche, y compris sur route mouillée. Plus de trace de la Speedboard de la Cloudeclipse: on est définitivement sur un autre modèle, avec une conception différente.
CloudSurfer Max en haut, 2 en bas
Attention en emmenant la CloudSurfer Max sur les chemins (où elle se comporte très bien): des cailloux se coincent facilement dans le canal central.
En dehors de cela, j’ai peu de choses à dire sur cette semelle externe: simple, efficace même sur route mouillée, et qui me semble durable compte tenu du peu d’usure remarqué après presque 100km.
Impressions en course, conclusion
Jeremy: Malgré l’appartenance à la famille des CloudSurfer, cette version Max reprend le feeling général de la CloudSurfer 2: une sensation plus ferme sous le pied, du répondant (mais pas du rebond !), de la stabilité, et finalement une chaussure plus adaptée aux allures intermédiaires qu’aux longues sorties très lentes. Une fois que l’on a cela en tête, la CloudSurfer Max s’avère être une proposition intéressante sur le marché: une chaussure à l’amorti généreux, mais un peu ferme, et qui garde du dynamisme sans recourir à un fort rebond de la mousse
Sûrement pour gagner du poids, mais aussi assurer un excellent maintien, la tige est bien plus perfectionnée que celle de sa petite sœur, plus raffinée. Cela fait aussi un peu passer la pilule du prix qui pourra sembler un peu élevé, sans toutefois me sembler choquant compte tenu de la qualité générale, et du spectre d’utilisation qui s’avère assez large.
En course, le déroulé du pied est facile, la chaussure ne surprend pas y compris lorsque la fatigue s’installe: sa large base et le maintien du pied assurent une bonne stabilité.
Elle est selon moi idéale pour les longues séances de Z2, ou de l’allure marathon un peu basse.
Score: 9/10
Score de fun:
😊😊😊😊
3 Comparaisons
Brooks Hyperion Max 2 (RTR Review)
Jeremy: Plus légères, les Hyperion Max partagent la même sensation de fermeté sous le pied, et proposent un fit et une allure générale plus racée, plus orientée course.
Les Brooks seront plus efficaces sur les allures plus élevées, grâce à leur plaque et à la mousse ayant un peu plus de retour. Les CloudSurfer Max seront plus à l’aise sur les sorties plus longues, au rythme un peu plus cool.
On Cloudsurfer 2 (Test RTR)
Jeremy: Ce modèle m’avait initialement un peu déçu: je m’attendais à une chaussure un peu moelleuse, avec pas mal de rebond, avec un aspect “fun” qui semblait revenir souvent sur la première version. Mais la v2 est une chaussure presque plus adaptée aux sorties tempo, ou du moins aux rythmes un peu dynamiques, avec une certaine fermeté sous le pied.
Et bien la version Max, c’est exactement cela, avec plus d’amorti, et donc plus à même de protéger le pied sur les longues sorties. L’empeigne est aussi bien plus travaillée, ce qui rend la chaussure plus respirable et limite le gain de poids. 2 modèles finalement très complémentaires.
Nike Invincible Run 3 (Test RTR)
Jeremy: Deux modèles “Max”, mais diamétralement opposés. La Nike s’appuie sur son épaisse couche de mousse Zoom X, qui propose pas mal de rebond, de confort sous le pied y compris sur les allures cool. La Cloudsurfer Max est quant à elle bien plus à l’aise sur les allures plus enlevées, et apporte plus de répondant sous le pied, plus de dynamisme, de pep.
Index des test RTR: ICI
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TOP4 RUNNING FRANCE
Cloudsurfer Max
Hommes & Dames ICI
Jeremy: Paris, France.
44 ans, Coureur depuis 2013, avec pas mal de trails de tous formats, de 30kms à 160kms: TDS, Maxi-Race, “100 miles du Sud”, 90 kms du Mt Blanc, GRP 120 kms, Saintelyon 45 kms, Ecotrail Paris 45 km. Peu intéressé par les chronos, ma seule vraie référence sur route est 36´25 sur 10kms et non officiel en marathon solo de 2:54. Borneur compulsif (70-120kms par semaine), je suis passé progressivement vers le triathlon depuis 2 ans pour varier un peu les plaisirs.
Les produits testés ont été envoyés gratuitement par On à des fins de tests, sans aucune contrepartie. Le test reflète l’avis objectif du testeur.
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