Article par Jérémy MARIE
New Balance SC Elite v5 (250€)
Introduction
La FuelCell Elite est devenue au fil des années la vitrine technologique de New Balance sur le segment très convoité des « super-shoes ».
Avec la v4, la marque avait frappé fort en proposant une chaussure assez dynamique, mais surtout confortable et très accessible de par sa bonne stabilité, sa géométrie moins extrême que la concurrence et une mousse tendant vers le moelleux. Si elle avait l’avantage d’apporter une proposition différente dans le segment, certains coureurs reprochaient à la v4 un manque de dynamisme et une mousse parfois trop molle sur longues distances, ce qui limitait son exploitation à haut niveau sur marathon…bref, la v4 avait les inconvénients de ses avantages. Accessible au plus grand nombre, mais moins “jusqu’au boutiste”.
Avec la v5, New Balance promet une chaussure plus aboutie, avec une meilleure tenue du pied, une mousse plus ferme, avec un dynamisme plus marqué, et une géométrie revue, plus agressive, pour donner à la chaussure le pep’s dont la gamme pouvait manquer.
Le poids baisse aussi drastiquement (205g), grâce entre autres à une plateforme plus étroite à l'arrière du pied (marque de l’évolution vers une chaussure plus “extrême”), mais aussi à une empeigne simplifiée.
Voyons si cette évolution tient ses promesses et place la SC Elite V5 dans le peloton de tête des supershoes.
Pour
Très confortable:l’empeigne, douce et ajustée, se fait oublier.
Poids réduit: 225g en 44
Toujours stable malgré la plateforme plus étroite.
Excellent maintien du pied
“Facile” à courir, comme les versions précédentes, mais plus dynamique, et plus efficace
Excellente accroche
Contre
Léger manque de rebond
Moins accessible que les versions précédentes…mais est-ce un mal?
Statistiques
Poids: 225g en EU44/US10
Stack: 40mm (talon), 32mm(avant)
Plateforme: 72mm (talon), 55mm (medio), 105mm (avant)
Premières impressions
Dès le déballage, on note que la Fuelcell Elite v5 reste dans la lignée de son aînée : silhouette racée, mais affinée, un poids plume, et un design qui renvoie à la vitesse avec cette traînée rouge qui parcourt les ¾ de la chaussure.
L’empeigne de cette v5 évolue sensiblement par rapport à v4. Elle est constituée d’un mesh technique mono-couche plus fin, et renforcé par des zones thermocollées sur les côtés (le gros “N”) pour améliorer le maintien latéral.
En plus de ces renforts, la densité du tissage est différenciée en fonction des zones de la chaussure: on assure à la fois du maintien dans les zones sous contrainte, mais aussi de la légèreté et de l’aération ailleurs. A l’avant du pied, on ressent même un peu plus d’élasticité pour que les orteils ne s'étouffent au fil des kilomètres.
D’apparence très simple, la tige est particulièrement réussie, sans fioritures. Le pied glisse facilement et trouve naturellement sa place sans devoir trop bidouiller la position, le laçage, la languette. Le confort d’accueil est de tout premier ordre, surtout pour une supershoe.
La différence avec la v3 que j’ai aussi testée est très marquée: le fit est bien plus proche du pied ici, le maintien est plus ferme, mais l’ensemble parvient à conserver le confort propre à la famille.
La languette est toujours minimaliste, micro-perforée et reliée à la tige par de larges bandes élastiques pour éviter tout glissement, et ajouter un peu de maintien. Elle reste fine pour limiter le poids, mais New Balance a ajouté un léger rembourrage au niveau du cou-de-pied pour éviter les points de pression avec les lacets. Un choix classique, et efficace ici.
Ces derniers sont plats, semi-élastiques- un choix de plus en plus fréquent et que je trouve très pertinent, et restent bien en place.
Le talon a été retravaillé : le col est plus rigide, le contrefort interne mieux formé pour un maintien plus sûr. C’est un des gros progrès par rapport aux retours faits sur la v4, et à la v3 que j’ai testée. Elles pouvaient donner une impression de flottement si le laçage était trop lâche, ce qui collait bien avec l’orientation plus “grand public” de ces itérations. Ici rien ne bouge, et la coque est généreusement rembourrée pour éviter tout contact désagréable.
On est clairement passé dans le domaine de la course “Performance” avec cette v5. En termes de sensations une fois chaussée, elle me rappelle un peu la série des NB 1400 et 1500 que les plus anciens coureurs connaissent sûrement.
En statique comme en dynamique, le fit est précis, sans points de friction notables, ce qui confère à la SC Elite V5 un excellent confort. On est bien calé, sans compression excessive, avec une place raisonnable à l’avant du pied.
Semelle intermédiaire
Le cœur de la Fuelcell Elite v5, c’est toujours cette mousse FuelCell, un type de PEBA qui devient presque classique dorénavant.
Pour la v5, la mousse a été légèrement retravaillée. Elle reste assez moelleuse mais gagne clairement en fermeté, notamment à l’arrière, pour limiter l’enfoncement excessif sur longues distances et conserver une bonne stabilité malgré le talon bien plus étroit (13mm de perdus ! ).
La plaque carbone sur toute la longueur est conservée, mais New Balance a retravaillé sa forme et son flex pour offrir en théorie une transition plus douce et une propulsion plus marquée à l’avant-pied. C’est en grande partie une des raisons du feeling plus ferme de cette v5 par rapport à ces devancières.
En pratique, la propulsion est en effet plus forte sur la fin de la poussée, mais je trouve cependant que la v3 proposait une transition medio-avant, plus évidente, ce qui était une de ses grandes qualités et en faisait un modèle très adapté aux coureurs moins rapides. Ici, une attaque plus franche me semble nécessaire. Ce qui finalement est en phase avec l’orientation plus « performance » de cette v5.
Le plus marquant avec cette semelle intermédiaire est sa stabilité. On pourrait craindre retrouver le même écueil que sur les Vaporfly avec leur talon très étroit, et donc une stabilité limitée, mais il n’en est rien. La V5 est stable, et avec un comportement plutôt homogène: l’ensemble mousse+plaque fonctionne bien sur un large panel d’allure et de type de foulée. On garde donc cette accessibilité des versions précédentes, mais dans un ensemble bien plus dynamique et agile ici, plus réactif.
L’ensemble reste cependant assez “maîtrisé”, et pas explosif comme certaines concurrentes, telles l’Adios Pro 4 avec son rocker extrême et la mousse au rebond très marqué. Le mot qui me vient le plus à l’esprit pour représenter cette semelle intermédiaire est “sérieux”.
Semelle extérieure
New Balance a opté pour un caoutchouc soufflé à l’avant et deux zones renforcées au talon. Le but est comme souvent de combiner une accroche satisfaisante, tant en adhérence qu’en surface, avec un poids contenu.
Toute la partie médiane expose la mousse de la semelle, avec un motif rainuré, probablement pour éviter l’effet “pneu slick”.
Un large tiers avant de la chaussure est recouvert de gomme avec un motif assez marqué composé de triangles. Là encore, on peut retrouver l’inspiration des dernières versions des RC 1400 et 1500:
semelle de la NB 1500 V6
Je ne sais pas si cela est volontaire, mais entre l’aspect et le feeling général de la v5, et cette semelle externe aux motifs connus, NB semble faire un clin d'œil à leurs anciens modèles performance.
Quoi qu'il en soit, cette semelle externe s’est avérée très efficace. L’adhérence est excellente, y compris sur bitume mouillé - les dernières semaines en France m’ont permis de le vérifier…
En termes de durabilité, j’approche les 80kms avec cette v5 et la semelle ne montre aucune trace d’usure particulière. La partie exposée sous la voûte plantaire est légèrement marquée mais rien d’inquiétant. C’est un très bon point pour la SC v5, d’autant que le comportement de la mousse et le mesh semblent suivre la même voie.
Impressions de course, conclusion
J’ai trouvé cette NB SC Elite v5 très facile, depuis le chaussage jusqu’en course, sur un panel d’allures très large.
Le modèle est stable, et cela se ressent même en marchant, en comparaison à une Adios Pro 4 ou une AlphaFly par exemple: la mousse garde un peu de consistance, ne se compresse pas exagérément. Aux allures d’échauffement, la géométrie, si elle est plus agressive que celle de la V4 ou V3, permet de ne pas trop contraindre la foulée, et ne demande pas à mettre beaucoup de rythme pour se révéler.
Elle se trouve donc à l’aise sur des allures rapides - bien qu’on pourra lui préférer une SC Pacer v2 pour les rythmes 5k/10k ou les séances de 1k - mais surtout sur tous les rythmes intermédiaires, depuis l’allure semi jusqu’au rythme marathon. Dans tous les cas, la chaussure répond bien, est saine, stable, confortable, polyvalente.
L’ensemble est vif, dynamique, mais en contrepartie de la facilité (et de la stabilité), on ne retrouve pas la même propulsion et rebond presque hors norme de certains modèles concurrents, Adios Pro 4 en tête. On pourra hésiter sur LA chaussure à utiliser en cas de course à un RP sur marathon: si cette SC Elite v5 est facile, sérieuse, elle apporte un peu moins d’assistance, de rebond, que la concurrence.
Score: 9.25 / 10
Ride (50%): 9: dynamique, polyvalente
Fit (30%): 9.5: très confortable
Value (15%): 9.5 : Polyvalente et durable
Style (5%): 9
Score de fun
😊😊😊😊
Comparaisons
Adidas Adios Pro 4 (Test RTR)
Bien plus agressive, avec un rebond beaucoup plus marqué, plus légère, une géométrie presque extrême, l’Adios Pro 4 est une véritable bête de course. J’ai aussi l’impression de récupérer plus vite des séances avec l’Adios qu’avec la SC Elite. La NB est plus ferme, moins “fun” et efficace, mais la stabilité, et sa capacité à bien fonctionner avec des rythmes plus lents pourrait en faire un bon choix pour certains coureurs.
Puma Deviate Elite Nitro 3 (Test RTR)
La Puma possède un retour d’énergie plus marqué, une mousse un peu plus rebondissante, mais conserve la même sensation de facilité à courir, sans diriger excessivement la foulée (au contraire une Alphafly ou Adios Pro 4). L’adhérence de la semelle est encore meilleure sur la Puma, mais le cramponnage léger de la NB lui permet de passer sur des chemins stabilisés plus sereinement. Le choix doit se faire principalement sur le comportement de la mousse: plus vivant/rebondissant sur la Puma, un peu plus ferme et sérieux, stable, sur la NB.
Les produits testés ont été envoyés gratuitement par New Balance à des fins de tests, sans aucune contrepartie. Le test reflète l’avis objectif du testeur.
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TOP4 RUNNING FRANCE
SC Elite v5
Hommes & Dames ICI
Tester
Jeremy: Paris, France. 44 ans,
Coureur depuis 2013, avec pas mal de trails de tous formats, de 30kms à 160kms: TDS, Maxi-Race, “100 miles du Sud”, 90 kms du Mt Blanc, GRP 120 kms, Saintelyon 45 kms, Ecotrail Paris 45 km. Peu intéressé par les chronos, ma seule vraie référence sur route est 36´25 sur 10kms et non officiel en marathon solo de 2:54. Borneur compulsif (70-120kms par semaine), je suis passé progressivement vers le triathlon depuis 2 ans pour varier un peu les plaisirs.
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