Article par Jérémy Marie
Adidas Adios Pro 4 ( €250)
Introduction
Les Adidas Adios Pro 4 représentent la dernière évolution de la gamme de chaussures de course haut de gamme d’adidas, destinées aux coureurs de compétition et aux amateurs de marathon.
Ce modèle succède aux Adios Pro 3, avec des améliorations notables dans plusieurs domaines, allant de la semelle à la tige: nouvelle formulation de la mousse LightStrike Pro, nouvelle géométrie, nouvelle semelle externe, nouvelle empeigne…c’est une véritable refonte à laquelle Adidas s’est attelé, s’inspirant de l’exclusive Adios Evo 1.
Autre amélioration notable, le poids, qui a baissé de 10% par rapport à la version 3, ce qui positionne l’Adios Pro 4 parmi les chaussures de marathon les plus légères.
Pour:
Gain de poids important sur la V3
Rocker avant plus progressif, qui débute plus en arrière
Nette amélioration de la tige, avec un tissu plus doux et légèrement stretch
Bon maintien du pied
Excellente semelle externe
Rebond et renvoi très marqué grâce à la nouvelle mousse et aux tiges
Contre:
Stabilité moins rassurante que sur la V3
Moins facile à appréhender que la v3
Statistiques
Poids: 217g (US10.5, EU44.5)
Stack: 39mm talon/ 33mm avant (6mm drop)
Empreinte au sol:
Talon: 80mm
Medio: 75 mm (15mm de moins que l’Adios Pro 3)
Avant pied: 115mm
Disponible, 250€
Test multi coureur en Anglais ICI
Index des tests RTR: ICI
Chaussures similaires:
Nike Alphafly 3
New Balance SuperComp Elite 4
Asics Metaspeed Edge/Sky Paris
Salomon Slab Phantasm 2
Premières impressions
Le coloris Ekiden de cette livrée sort du lot: argenté, brillant, avec les 3 bandes caractéristiques rouge, autant dire que l’Adios Pro 4 ne passe pas inaperçue.
Ce coloris ne masque pas le premier gros changement sur cette nouvelle version: la tige est totalement revue, et utilise maintenant un nouvelle construction, nommé “Lightlock” par Adidas.
La différence avec le tissu un peu rêche, peu flexible et extensible de l’Adios Pro 3 est saisissante.
On retrouve maintenant une empeigne plus proche de ce que l’on s’attend à trouver sur une chaussure de course: très légère, souple, extensible, peut-être moins résistante que celle de sa devancière, mais ce n’est pas un critère de choix dans cette catégorie.
D’autant que le maintien du pied reste très bon, grâce à des inserts bien placés: on remarque la longue bande (avec l’inscription “Lightlock”) qui court depuis l'arrière du pied jusqu'au premier oeillet, en tétant de plus reliés à ceux-ci: cela apporte un peu de structure, sans compromettre la souplesse générale.
J’ai trouvé que le laçage était amélioré aussi. Les lacets coulissent mieux dans les œillets, l’ajustement se fait plus naturellement, sans que cela ne se traduise par un quelconque desserrage en course.
De la même façon, deux larges bandes disposées en diagonales viennent sécuriser la partie arrière du pied, depuis la base de la malléole jusqu'au talon.
C’est d’ailleurs ici que les changements sont les moins visibles: on retrouve un talon très peu structuré, souple, mais bien formé et confortable. Les deux coussinets de part et d’autre du tendon d’Achille sont aussi présents, légèrement remaniés, et recouverts d’un tissu type “nubuk”, qui accroche un peu la chaussette, diminuant les risques de mouvement.
La petite pointe en tissu rabattable est toujours de la partie, et je n’ai toujours pas plus saisi son utilité, si toutefois elle en avait une autre que purement esthétique.
Il semble que quelques coureurs aient eu des soucis de frottement au niveau du talon. Rien à signaler de mon côté, je n’ai senti aucun frottement ni point dur.
La languette a été revue elle aussi - c’était un des points gênants sur la v3 - et est maintenant reliée à l’empeigne par deux bandes élastiques, ce qui lui évite l’écueil de sa devancière qui avait tendance à partir sur le côté.
Globalement, le travail effectué par Adidas sur le confort de l’empeigne est vraiment impressionnant, et marque une réelle remise en question de l’existant, pour le mieux.
On gagne énormément en confort, en souplesse, en légèreté, sans rien perdre en termes de maintien du pied. Les défauts précédents sont corrigés, et en dehors de certains cas de frottements au niveau du talon, je dois avouer ne pas trouver de réel défaut.
Attention, cette Adios Pro 4 chausse un peu plus petit que la version 3.
Semelle intermédiaire
Toujours estampillée Lightstrike Pro, la mousse utilisée dans cette Adios Pro 4 est pourtant fort différente de celle des Adios Pro 3.
Cela se ressent déjà au toucher: la mousse est plus molle, on la compresse plus facilement. Mais elle est aussi plus résiliente: elle reprend sa forme initiale rapidement, ce qui augure d’un rebond assez marqué. Le ressenti général reste celui de la Lightstrike Pro d’avant, mais comme moins compressée, moins dense. L’inspiration avec l’Adios Pro Evo 1, modèle exclusif vendu 500€, est claire.
Adidas n’emploie pas de plaque en carbone dans ses modèles de course, mais des tiges, les “Energy Rods”, plus ou moins reliées entre elles selon les itérations. L’idée étant de conserver une structure proche des os du pied, et de pouvoir plus finement ajuster leur flexibilité, et de laisser, je le pense, un peu plus de latitude au pied pour suivre une pronation naturelle.
L’inspiration de la Evo Pro se retrouve dans la forme des tiges, dont la courbure débute maintenant plus en arrière, à environ 60% de la longueur de la chaussure.
La différence avec le profil très marqué à l’avant du pied des Adios Pro 3 est sensible, autant visuellement qu’au niveau des sensations: le déroulé est plus fluide, moins abrupte, et convient mieux à plus de type d’attaque: on bénéficie d’un meilleur déroulé dès le medio-pied.
Autre élément qui favorise ce comportement: la découpe sous la voute plantaire.
Cette cavité est d’ailleurs plus grande que sur la Adios Pro 3, ce qui participe à la sensation d’avoir des transitions plus fluides sur ce nouveau modèle, avec le canal sous le talon plus important.
L’ensemble donne au bloc semelle plus de latitude pour se déformer, et permet de rendre l’Adios Pro 4 un peu plus facile à emmener quelque soit son type de foulée, avec un déroulé moins abrupt que sur la 3 et son rocker très marqué et positionné très en avant.
La contrepartie à cette évolution, amplifiée par la mousse moins ferme: on perd un peu en stabilité, surtout pour les attaques talon, ou les rythmes plus posés.
Semelle externe
On aurait pu penser qu’Adidas reste fidèle à Continental pour la semelle externe, composé qui a largement fait ses preuves au fil des années que ce soit en termes d’adhérence ou de durabilité.
Mais ici aussi, la marque allemande a décidé d’innover, en utilisant un nouveau matériau maison, nommé Lightraxion, translucide. On retrouve juste un petit patch de gomme Continental à l’avant, sous le gros orteil: exactement où se fait la poussée finale.
L’autre différence, en plus du matériau, tient aussi à sa mise en œuvre: à la place de la surface lisse des Adios Pro 3, la couche de LightTraxion présente une texture très marquée, sous forme de rectangles, façon gros pixels.
Sur surface humide, ces crampons assurent une excellente évacuation de l’eau, ce que je ne peux que confirmer suite à quelques sorties pour les moins humides. Je n’avais toutefois pas eu de souci avec les Adios 3 de ce point de vue.
On conserve la couverture substantielle propre à la marque aux 3 bandes, avec toute la partie avant (quasiment la moitié de la chaussure) entièrement recouverte.
Sous le talon, 2 bandes qui vont jusque sous la voûte plantaire complète la semelle.
Elles laissent un espace largement ajouré qui permet de guider le déroulé du pied, et l’on retrouve ici aussi la large découpe de tout le bloc semelle sous la partie interne du medio-pied, permettant d’exposer les Energy Rods - c’est un des marqueurs de ce modèle depuis la version 2.
En termes de performances, le Lightraxion n’a pas grand chose à envier à la gomme Continental: l’adhérence me semble encore meilleure. Il restera à juger de sa durabilité. Pour le moment, avec un peu plus de 100kms au compteur, la semelle est intacte.
Expérience de course et Conclusion
Cette Adios Pro 4 est une excellente évolution de la v3. En course, si elle demande un peu plus à s’adapter que sa devancière, elle propose un renvoi d’énergie et un rebond beaucoup plus marqué.
Cela change pas mal le ressenti avec la V3, qui part sa mousse un peu plus ferme, et sa courbure très en avant, favorise une cadence plus rapide, des foulées plus courtes, et pouvait presque être plus adaptée à des courses plus rapides que la v4, type semi ou 10km. Cependant, grâce à son poids réduit, à la qualité de ma mousse et au maintien de l’empeigne, l’Adios Pro 4 pourrait sans souci être emmenée sur ces distances plus courtes, plus nerveuses.
Elle est selon moi améliorée sur presque tous les points par rapport à la v3: plus confortable, plus amortie, plus légère, plus “entraînante” grâce au rebond plus fort, sa géométrie revue, et est en conséquence plus “facile”.
Score: 9.7/10
(-0.3 pour la stabilité moindre)
Smiles Score: 😊😊😊😊1/2
Comparaisons
Adizero Adios Pro 3 (Test RTR (anglais))
J’ai pas mal détaillé les différences entre ces deux modèles au fil du test. La v4 a un meilleur fit, une tige plus confortable, plus légère, plus aérée, perd environ 20g, a plus de rebond, et un profil à la courbure plus “longue” ce qui facilite le déroulé et la rend moins “agressive” que la v3. Sur marathon, ces apports sont imbattables, mais même sur des distances courtes, je pense préférer la v4.
Nike Alphafly Next% 1 (test RTR anglais)
Je n’ai pas essayé les versions suivantes de la AF. Le modèle Nike a un feeling très particulier, une espèce de sensation “pneumatique” liée aux insert Zoom Air à l’avant, qui semblent garder leur effet de rebond bien plus longtemps que les mousses, qui finissent immanquablement par se tasser au fil d’une course.
Le fit de l’AP4 est plus confortable, plus “doux”, et je la trouve plus naturelle à courir. Le choix se fera…facilement car la première Alphafly est maintenant difficile à trouver…En terme d’efficacité, je pense que l’Adios Pro 4 est un cheveu au-dessus, mais c’est surtout une question de feeling avec une approche plutôt qu’une autre.
Puma Fast-R 2 (test RTR (anglais))
La Fast-R 2 marque une évolution notable par rapport à la 1ère version: plus amortie, plus réactive, plus homogène.
Son empeigne très stretch procure une excellente sensation de maintien, meilleure que sur l’Adios Pro 4.
Si vous préférez la sensation de la mousse Lightstrike Pro de l’Adios Pro 3, donc un peu plus ferme, il se peut que la Fast-R 2 propose un excellent compromis: elle a, selon moi, un ressenti proche, avec un rebond plus marqué, un peu à mi-chemin entre l’Adios Pro 3 et la 4, avec un déroulé progressif comme on a sur l’Adios Pro 4. Un peu plus stable, elle pourra aider en fin de course quand la fatigue vient détériorer un peu la foulée.
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TOP4 RUNNING FRANCE
Adios Pro 4
Hommes & Dames ICI
Les produits testés ont été envoyés gratuitement par Top4 Running et adidas Shoes à des fins de tests, sans aucune contrepartie. Le test reflète l’avis objectif du testeur.
Jeremy: Paris, France.
44 ans, Coureur depuis 2013, avec pas mal de trails de tous formats, de 30kms à 160kms: TDS, Maxi-Race, “100 miles du Sud”, 90 kms du Mt Blanc, GRP 120 kms, Saintelyon 45 kms, Ecotrail Paris 45 km. Peu intéressé par les chronos, ma seule vraie référence sur route est 36´25 sur 10kms et non officiel en marathon solo de 2:54. Borneur compulsif (70-120kms par semaine), je suis passé progressivement vers le triathlon depuis 2 ans pour varier un peu les plaisirs.
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