Article par Jérémy Marie
Rossignol Venosk ( €140)
Introduction
Rossignol est une marque française qui aura essuyé quelques tempêtes dans les années 2020, souffrant de la méforme générale du ski à l’époque COVID, et pâtissant de quelques choix stratégiques non couronnés de succès (rachats puis revente de Raidlight, Felt, Time…)
En France, la crainte de voir disparaître une des sociétés historiques du sport était sensible, mais finalement, les choses se sont arrangées avec la reprise des activités hivernales, et des investissement mieux sentis (installation de balises R-Bikes pour les VTT-istes amateurs et pro, partenariat avec la Fédération, développement des tissus techniques…).
La marque n’en reste pas là et a présenté à l’UTMB dernier la Vezor, une chaussure de trail orientée Performance (test RTR), et cette Venosk passé presque inaperçue depuis (toute ressemblance avec une autre marque française issue du ski et passée depuis au trail….)
Présentée comme une chaussure légère, stable, dynamique, Rossignol la positionne comme une chaussure d'entraînement très versatile, qui pourra sans souci assurer le coup sur des courses jusqu'au Maratrail.
Chaussures similaires:
Saucony Peregrine
Salomon Genesis
Adidas Terrex Speed
Hoka Torrent
Pour:
Très bon fit, entre la performance et le confort
Poids contenu
La 2eme semelle interne pour ajuster le volume du chaussant
Stabilité, polyvalence
Excellente semelle externe
Le prix !
Contre:
Certains lui trouveront un léger manque d’amorti
Pour le prix, rien.
Statistiques
Poids: 278g(US10.5, EU44.5)
Stack: 28 mm talon/ 22 mm avant (6mm drop)
Index des tests RTR: ICI
Premières impressions
Première impression: la Venosk a du style. La ligne est résolument sportive, et les choix de coloris dans cette version globalement grise sont de très bon goût.
Des détails comme la coque talonnière externe, noire et coupée par un liseret rouge, ou le dégradé du gris vers le noir à l’avant de la semelle intermédiaire témoignent d’n bureau de design expérimenté - on en attendait pas moins de Rossignol, qui avait déjà livré une Vezor esthétiquement très réussie (test RTR).
La tige est composée d’un mesh double-couche très respirant, ce que j’ai pu confirmer lors des premières chaleurs printanières.
La construction générale de l’empeigne est similaire à celle de la Vezor: on retrouve donc un talon plutôt rigide à sa base, et plus souple sur sa partie haute, avec une construction très évasée sur la partie haute. Renforcée par un insert extérieur, plus haut sur la partie interne, cette construction assure un excellent maintien sans ressentir la moindre gène.
Modérément rembourrée, le confort est excellent, avec toujours une orientation plutôt sportive: la Venosk ne rentre pas dans la catégorie des “charentaises” de trail, que l'on peut retrouver chez Brooks avec la Catamount, ou la Saucony Xodus. On est plutôt dans un confort ferme, sportif, quelque chose que l’on retrouve chez…Salomon, avec la Genesis par exemple. On sent l’héritage “montagne” de ces marques.
Toujours dans le but d’apporter de la stabilité et du maintien, on remarque que la semelle intermédiaire remonte légèrement sur la partie externe du pied. C’est léger, presque insensible, mais au moins cela ne gènera pas en frottant sous la malléole, comme peuvent le faire certains modèles où ce “baquet” remonte beaucoup.
Un élément intéressant intégré par Rossignol est la double semelle interne. On retrouve une semelle de propreté, et une autre semelle de 3mm d’épaisseur, que l'on peut retirer pour ajouter un peu de volume intérieur, ou affiner le fit entre un plus proche du pied, ou un autre plus lâche, sans la semelle, ou bien pour s’accomoder des différentes morphologies.
Le pare-pierre avant est très classique, et donne un peu de structure à un avant-pied que j’ai trouvé bien ajusté, dans la norme. L’avant est moins pointu que celui de la Vezor, plus orientée performance, et permet de ne pas se sentir comprimé même sur des sorties un peu longues.
Le laçage est classique, efficace avec des lacets plats qui coulissent bien dans les renforts des œillets, et restent bien en place une fois réglés.
J’apprécie la possibilité d’élargir la zone à la base des métatarse grâce aux 2 rangées d’oeillets supplémentaires, positionnés plus bas : on peut ainsi élargir légèrement cette zone, soit pour coller au mieux à notre morphologie, soit pour assurer une tenue du pied plus ferme, plus proche, si on évolue en terrain technique par exemple, pour privilégier la précision et la tenue au confort.
Enfin, la languette, assez fine, est construite en gousset, ce qui lui assure un bon positionnement et amplifie encore un peu la tenue du pied.
Une fois aux pieds, le confort de la Venosk est excellent. Le fit de la chaussure est bien ajusté, le pied trouve facilement sa position et le laçage ne demande pas trop de manipulation pour être bien réglé et faire en sorte que le pied “colle” bien à la chaussure.
Il est évident que Rossignol a su tirer bénéfice de son expérience du fitting acquise sur les chaussures de montagne pour aboutir à cet excellent résultat sur la Venosk, à la fois confortable mais aussi très sécurisante: le pied ne bouge pas, tout est bien tenu avec des solutions simples mais parfaitement mises en oeuvre.
Semelle intermédiaire
La semelle intermédiaire est composée d’EVA injecté, et utilise la technologie Sensor 3 de Rossignol, qui existe déjà sur..leurs chaussures de ski. On peut considérer, pour simplifier, l’EVA injecté comme étant plus “dynamique” que l’EVA compressé, avec un compromis un peu plus axé sur le dynamisme et une densité un peu moindre.
Cette technologie Sensor 3 vise à améliorer la stabilité en optimisant le fonctionnement des 3 nerfs clés du pied qui maintiennent inconsciemment l’équilibre.
Bon, l’explication est un peu...vague, mais globalement, cette semelle intermédiaire est totalement neutre, et l’utilisation d’EVA injecté permet de conserver des qualités de rebond intéressantes, de la flexibilité avec un poids contenu. Et en effet, aucun souci de stabilité grâce à une plateforme de bonne largeur, sans zone exagérément étroite
Après une quinzaine de kilomètres, cette mousse s’est légèrement assouplie et propose, selon moi, un excellent compromis confort/dynamisme.
Semelle externe
La semelle externe, “Sensor Grip” selon la dénomination de Rossignol, utilise une gomme maison (la Vezor a une semelle Michelin) avec un dessin de crampons très polyvalent et dont la disposition a été particulièrement travaillée.
Des blocs de forme trapézoïdale sont disposés dans de multiples directions, avec une angulation différente selon les blocs, et parfois groupés par deux, toujours en quinconce dans ce cas, afin d’obtenir une traction maximale quelque soit la pente.
Ils font environ 4mm d’épaisseur, et leur espacement permet une excellente évacuation de la boue.
Sur le terrain, j’avoue avoir été agréablement surpris par le résultat, autant grâce à la gomme, qui adhère très bien aux surfaces difficiles (roche ou bois humide), qu’au dessin des crampons qui remplit parfaitement la promesse marketing d’une accroche couvrant la majorité des cas.
Les conditions météo actuelles m’ont permis de mettre à l’épreuve la Venosk dans différentes conditions, depuis les terrains secs aux chemins gras, et cailloux humides, avec à chaque fois une accroche sans faille.
Par ailleurs, cette gomme ne claque pas sur les parties goudronnées, au contraire d’une Vibram par exemple, ce qui évite de transformer les transitions goudronnées en passages trop désagréables.
Expérience de course et conclusion
Ce coup d’essai est une vraie réussite pour Rossignol. La Venosk s’avère très polyvalente, confortable, tout en proposant un dynamisme appréciable, le tout pour un poids contenu et un tarif très raisonnable.
J’ai pu l’emmener sur des sorties longues au rythme tranquille, des séances de côtes et descentes à bloc, et j’ai été à chaque fois agréablement surpris par son comportement.
Elle donne rapidement confiance dans les descentes grâce à une excellente stabilité et une tenue du pied au diapason. La chaussure est agile, permet de “jouer” en sécurité dans les descentes, avec une adhérence et une accroche qui ne font jamais défaut.
Je ne note toujours aucune trace d’usure au niveau du mesh ou de la semelle externe, ce qui présage d’une bonne durée de vie, le tout pour un tarif raisonnable pour une marque dotée d’une image premium comme Rossignol.
Note: 9.5 / 10
Score de fun: 😊😊😊😊
Comparaisons
Lien des tests RTR : ICI
Salomon Genesis (test RTR)
Pour moi, la chaussure la plus proche de la Vezor. La Genesis est peut-être un peu plus amortie, un peu plus moelleuse, mais elle perd un peu en dynamisme. Le fit est comparable, sécurisant, proche du pied. L'accroche de la Venosk est supérieure, et elle sera un peu plus stable, plus vive.
La Venosk est disponible chez Rossignol ICI
T-Shirt de Trail Sapa 75,00 €) et Short de Trail Sapa (70,00 €)
En plus des deux modèles Vezor et Venosk, Rossignol construit une gamme de textiles pour le trail, afin de reposer une offre complète, et d’être plus en vue.
La marque m’a envoyé à cet effet un short Sapa (taille M) et le tee-shirt de la même gamme, aussi en taille M. La taille M est parfaite pour mon gabarit (1m78/ 73 kgs), la coupe du TS en particulier est idéale: proche du corps sans être collée (Le fit est décrit comme Slim chez Rossignol).
J’ai beaucoup aimé le maillot, très léger, doux et stretch. Il est composé de 2 matières différentes: une que j'appellerai classique à l’avant, et une très aérée, une sorte de maille, au dos avec pour effet une excellente dissipation de l'humidité.
Le short quant à lui est un peu plus classique, avec un slip intégré.
Il reste aussi sur une construction très légère, stretch, avec une coupe très ample. Avec les côtés fendus, il passerait presque pour un short de marathonien.
Il dispose d’une unique poche zippée à l’arrière. D'apparence étriquée, elle est en réalité assez large une fois l’ouverture passée et permet de stocker sans souci un téléphone de format classique (iPhone standard dans mon cas)
Le tissu de la poche est extensible, ce qui permet de “charger” un peu sans difficultés.
Jeremy: Paris, France.
44 ans, Coureur depuis 2013, avec pas mal de trails de tous formats, de 30kms à 160kms: TDS, Maxi-Race, “100 miles du Sud”, 90 kms du Mt Blanc, GRP 120 kms, Saintelyon 45 kms, Ecotrail Paris 45 km. Peu intéressé par les chronos, ma seule vraie référence sur route est 36´25 sur 10kms et non officiel en marathon solo de 2:54. Borneur compulsif (70-120kms par semaine), je suis passé progressivement vers le triathlon depuis 2 ans pour varier un peu les plaisirs.
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Les produits testés ont été envoyés gratuitement par Rossignol à des fins de tests, sans aucune contrepartie. Le test reflète l’avis objectif du testeur.
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